Le ministre de l'Education nationale a expliqué que la prolongation de l'année scolaire permettra d'éviter les longues vacances qui font oublier à l'élève ce qu'il a appris. Boubekeur Benbouzid est-il conscient de ce qu'il avance? Le ministre de l'Education nationale se contredit dans ses déclarations sur la durée du cursus pédagogique. S'expliquant jeudi dernier devant les sénateurs, M.Benbouzid ne s'est pas montré inquiet sur l'achèvement des programmes. Il a expliqué que la prolongation de l'année scolaire permettra d'éviter les longues vacances qui font oublier à l'élève ce qu'il a appris et les longues périodes d'études qui fatiguent l'enseignant et l'élève. Comment peut-on prolonger l'année scolaire alors que la fin des programmes est fixée pour avant la fin mai et les dates d'examens pour le début de juin prochain? Avec le mouvement de grève qui a gelé les cours pendant plus de trois semaines, le programme risque d'être bâclé. Les parents d'élèves et les enseignants ne cachent pas leurs craintes à ce sujet. Le ministre ne trouve pas mieux que de dire que les normes éducatives en vigueur exigent l'allègement des volumes horaires quotidiens et hebdomadaires des cours et la prolongation de l'année scolaire pour équilibrer la répartition des programmes éducatifs. M.Benbouzid a avancé, dans ce sens, que les journées effectives de l'année scolaire variaient entre 175 jours et 214 jours du mois de septembre à la fin juin, ce qui permet, selon lui, une répartition équilibrée des programmes éducatifs sur diverses périodes. «Nous avons été amenés, cette année, à revoir l'organisation de l'année scolaire avec l'adoption de 32 semaines d'enseignement contre 27 semaines auparavant», a-t-il précisé. Il a rappelé que cette organisation s'inscrivait dans le cadre de la réforme éducative menée par le ministère depuis 2003/2004. La réforme adoptée par le ministère «vise à améliorer le système éducatif de manière globale en réformant les institutions et en conférant davantage d'efficacité à la gestion administrative». Une réforme qui, a-t-il dit, équilibre la répartition du volume horaire entre les différentes matières conformément aux normes internationales, a-t-il ajouté. Le ministre a, dans ce contexte, souligné qu'une décision avait été prise concernant l'enseignement primaire dans les wilayas du Sud, pour l'ouverture des écoles primaires aux élèves à partir de 7 heures du matin entre les mois de septembre et octobre et à partir du mois d'avril jusqu'à la fin de l'année scolaire. Cette décision a été prise dans un premier temps pour le primaire en attendant sa généralisation aux autres paliers de l'enseignement (moyen et secondaire) dans les wilayas du Sud, a ajouté le ministre. Il a précisé que le volume horaire hebdomadaire pour le primaire ne dépassait pas les 25 heures, ajoutant que «la séance de cours est de 45 minutes contre 60 minutes auparavant». Ces mesures, a-t-il précisé, «permettent de réunir les conditions propices aux études, de terminer les programmes dans les délais impartis et de laisser suffisamment de temps aux révisions et à la préparation des examens». M.Benbouzid a estimé que les conditions d'étude de l'élève algérien «se sont beaucoup améliorées sur plusieurs plans», rappelant que le taux de scolarisation des enfants de plus de six ans était de 78,5% et que son département avait consacré cette année 30 milliards de DA aux systèmes d'internat et de demi-pensionnat. Le ministre a, par ailleurs, souligné que le baccalauréat algérien était un examen international reconnu partout dans le monde, rappelant que le volume horaire hebdomadaire pour les élèves de troisième année secondaire était de 32 heures. Décidément, le ministre de l'Education nationale a tendance à oublier que le secteur a connu ces dernières années plusieurs grèves et mouvements de protestation ayant perturbé le cursus scolaire.