«Il est temps d'arrêter de faire du social. Nous sommes passés à une ère professionnelle.» C'est une des déclarations clés de l'entraîneur national, Rabah Saâdane dans un entretien exclusif à nos confrères du Buteur. Cette confidence de Saâdane indique bien que le coach national faisait bel et bien du social dans le choix de ses joueurs jusque-là. Car, le fait de l'avouer maintenant, veut nécessairement dire qu'il ne devrait plus le refaire. Ce qui confirme les critiques des médias algériens lors des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2010) concernant les choix des joueurs puisque l'un des critères était alors ce côté «social» qui a toujours caractérisé les sélections algériennes. Pourtant, Saâdane avait même décidé le black-out total sur la sélection sauf pour certains médias afin d'éviter, selon Saâdane, en réponse à ces critiques, «toute pression supplémentaire» sur les joueurs afin de maintenir la sérénité du groupe. Donc même sur le plan communication, Saâdane faisait également du «social» d'une part et de la discrimination d'autre part, puisque nos confrères d'une chaîne TV étrangère ont bel et bien été autorisés à suivre les déplacements des Verts durant les éliminatoires jumelées CAN et Mondial 2010. C'est ainsi que les mauvaises langues rapportaient alors que «ce sont les joueurs cadres de cette sélection nationale qui imposent à Saâdane certains choix, y compris celui du lieu de regroupement». D'autres sont allés jusqu'à infliger au coach son «manque de personnalité». Les troisièmes remarquent que «Saâdane commet les mêmes erreurs qu'il a faites lors de la campagne du Mondial mexicain en 1986 à propos du choix des joueurs». D'ailleurs, même Rabah Madjer l'ex-sélectionneur national, a déclaré qu'il faut laisser l'entraîneur Saâdane faire son choix lui-même. Une phrase qui en dit long. Car, en l'interprétant, cela veut dire indirectement qu'une «certaine pression est exercée sur Saâdane». Et là, les pensées vont vers le président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua. Car, certains, pensent également que le président de la FAF exerce également quelques pressions sur le coach national. Normal quand on est son propre employeur. A toutes ces remarques et critiques, le sélectionneur national se contente de répondre d'une part «j'ai prouvé les compétences pour diriger cette sélection et la mener au Mondial...La jalousie, poursuit-il, existe partout.» Voilà, pour Saâdane, c'est donc une histoire de jalousie. D'autre part, Saâdane avait répondu concernant le choix des joueurs qu'il suit «une méthodologie stricte et bien ordonnée depuis bien longtemps avant de lister ses propres critères de choix dont le résumé est: les joueurs les plus en forme et les plus aptes seront au Mondial 2010». Et c'est ainsi qu'il a pris son bâton de pèlerin pour sillonner, lui et tout son staff au sens large du terme, toute l'Europe à la recherche de ces joueurs rentrant dans le cadre de ses critères et surtout pour assurer un banc de grande qualité. Aux dernières nouvelles, Rabah Saâdane a déjà livré la liste des joueurs à superviser qui ont suscité ses intérêts et il s'agit des joueurs suivants: Boudebouz, Feghouli, Brahimi, Fabre, Bellaïd, Kadir, Guedioura, Soltani, Benyamni et Chakouri. Et c'est d'ailleurs lui-même qui a annoncé cette liste en précisant, entre autres: «...Il va bien falloir que je choisisse parmi cette liste déjà riche.»