Selon un rapport de Amnesty International, l'Iran, l'Irak, l'Arabie Saoudite, les Etats-Unis et le Yémen ont procédé à des dizaines d'exécutions l'an dernier. Amnesty International vient de publier son rapport sur la peine de mort en 2009. L'Algérie figure parmi les dix premiers pays ayant prononcé le plus grand nombre de condamnations. Ainsi, avec au moins 100 condamnations prononcées en 2009, l'Algérie occupe la septième place au classement mondial. Cependant, Amnesty reconnaît que l'Algérie observe depuis 1993 un moratoire sur les exécutions. Ainsi, l'Algérie n'a procédé à aucune exécution en appui à la résolution 62/149 du 26 février 2008 adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies portant moratoire sur l'application de la peine de mort. L'Algérie ne figure nullement dans la liste des pays ayant exécuté ses condamnés. Dans son rapport, intitulé Condamnations à mort et exécutions en 2009, Amnesty révèle que 714 personnes ont été exécutées dans 18 pays. Ces chiffres ne tiennent pas compte des milliers d'exécutions qui se passent sous silence. L'organisation cite, entre autres, la Chine qui ne communique pas toutes les informations sur la peine de mort qui reste «un secret d'Etat» dans ce pays qui estime que les exécutions, selon ce rapport, sont minimes. «Les autorités chinoises affirment que le nombre d'exécutions est en baisse. Si c'est vrai, pourquoi ne disent-elles pas au monde combien de personnes ont été mises à mort par l'Etat?», s'est interrogé Claudio Cordone, secrétaire général par intérim d'Amnesty International, dont les propos ont été publiés sur le site Internet de l'organisation. L'Iran, l'Irak, l'Arabie Saoudite, les Etats-Unis et le Yémen sont les plus mauvais élèves dans ce domaine. Ils arrivent en tête des pays ayant procédé au plus grand nombre d'exécutions avec respectivement 388+, (le + signifie «au moins»), 120+, 69+, 52 et 30 exécutions. En ce qui concerne les condamnations, au moins 2 001 cas ont été recensés dans 56 pays durant la même année. Avec au moins 336 condamnations prononcées, l'Irak arrive en tête, suivi du Pakistan avec 276, l'Egypte 269, l'Afghanistan 133, le Sri Lanka 108, les Etats-Unis 105 et l'Algérie avec au moins 100 condamnations prononcées. Cette organisation souligne que «les estimations fondées sur les informations publiquement disponibles sont toujours largement en dessous de la réalité». Dans ce même rapport, Amnesty International a tenu à dénoncer la manière discriminatoire dont la peine de mort a été appliquée l'année dernière. En dénonçant encore les condamnations et les exécutions, Amnesty ne cache pas sa «satisfaction» de voir que le monde continue de progresser vers l'abolition en 2009. Cette ONG se félicite cependant que la cause de l'abolition ait progressé dans le monde l'an dernier. «Le Burundi et le Togo ont rejoint la liste des pays ayant aboli la peine de mort en droit pour tous les crimes, portant leur nombre à 95», note le document. Neuf autres pays ont aboli la peine de mort pour les crimes ordinaires. Trente-cinq conservent la peine capitale dans leur législation, mais sont considérés comme abolitionnistes de fait, n'ayant procédé à aucune exécution depuis dix ans. Cinquante-huit pays continuent à y recourir pour les crimes ordinaires. Les méthodes utilisées incluent la décapitation, l'électrocution, la pendaison, l'injection, l'exécution par balles et la lapidation. Par la même occasion, le rapport accuse l'Iran et l'Arabie Saoudite d'avoir violé les lois internationales en exécutant sept personnes, - total des deux pays, âgées de moins de 18 ans, pour des crimes commis alors qu'elles étaient mineures.