Les ministres des Affaires étrangères du G8 réunis lundi et mardi au Canada ont fait monter la pression sur deux capitales, Téhéran, menacé de nouvelles sanctions, et Kaboul, traité avec plus d'indulgence mais sommé d'assumer ses responsabilités. Leur prise de position a coïncidé avec des déclarations fermes en faveur des sanctions faites à Washington par le président américain Barack Obama et son homologue français Nicolas Sarkozy. «Je souhaite voir ce régime (de sanctions) en place dans quelques semaines», a déclaré M.Obama devant la presse, à l'issue d'entretiens à la Maison Blanche avec M.Sarkozy. «L'Iran ne peut continuer sa course folle», a déclaré de son côté M.Sarkozy, estimant que «le temps est venu des décisions» pour parvenir à des sanctions de l'ONU. Compte tenu du comportement de l'Iran ces derniers mois face aux inquiétudes sur son programme nucléaire, un consensus sur de nouvelles sanctions devrait être obtenu au Conseil de Sécurité, y compris en ce qui concerne la Chine, a estimé en substance la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. «Les ministres du G8 ont convenu de demeurer ouverts au dialogue avec l'Iran, mais nous convenons aussi qu'il est temps que la communauté internationale prenne les mesures qui s'imposent pour exercer des pressions sur l'Iran», a déclaré l'hôte de la réunion, le chef de la diplomatie canadienne Lawrence Cannon. Le ton avait été donné dès l'ouverture de la séance de mardi par le Premier ministre canadien Stephen Harper qui a demandé à Téhéran de cesser l'enrichissement et préconisé des sanctions «si nécessaire». Mme Clinton avait déclaré lundi vouloir attendre des «suggestions» de la Chine à propos de nouvelles sanctions. Son homologue russe Sergueï Lavrov lui a emboîté le pas mardi. Membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine, qui s'est opposée ces derniers mois aux sanctions contre Téhéran, dispose d'un droit de veto.