Agé de 45 ans, il laisse derrière lui une veuve et une fille en bas âge. Un bijoutier exerçant dans le quartier Smina, dans la ville de Béjaïa, a été étranglé jeudi dernier, en plein jour par des cambrioleurs qui lui ont subtilisé une importante quantité d'or. Selon les recoupements d'information en notre possession, les voleurs ont pénétré dans la bijouterie aux environs de 3 heures de l'après-midi. Ils ont étranglé le malheureux bijoutier et se sont emparés des bijoux avant de prendre la fuite. Le temps qu'on se rende compte de la situation, les malfaiteurs étaient déjà loin. Les habitants du quartier ont failli lyncher un jeune de passage croyant qu'il était un des cambrioleurs. Le corps du bijoutier était encore hier à la morgue de l'hôpital Khellil- Amrane. Agé de 45 ans, il laisse derrière lui une veuve et une fille en bas âge. Alertée, la police s'est rendue sur les lieux pour enregistrer les empreintes. Une large opération de recherche a été immédiatement déclenchée. Jusqu'à hier matin, rien n'a filtré sur son évolution. C'est la 5e attaque de bijouterie enregistrée ces derniers mois, dont deux meurtrières. Si le bijoutier du boulevard Amirouche a été tué sans que ses assassins ne se soient intéressés à la marchandise, il n'en est pas de même pour les autres attaques à Ouzellaguène, Sidi Aïch, Quartier Séghir et Smina: les voleurs voulaient la marchandise terminant leur sale besogne parfois par la blessure ou l'assassinat du propriétaire. Vols, enlèvements, attaques de bijouterie et agences postales et faux barrages n'ont pas fini de mettre à mal la quiétude des Bougiotes. En l'espace de six mois, la région de basse Kabylie a été secouée par trois enlèvements, dont un s'est terminé par un meurtre, plusieurs rackets et viols de domiciles et bijouteries. Récemment, une vieille a été retrouvée morte dans son domicile à Sidi Ahmed, un quartier de la périphérie de Béjaïa. L'insécurité fait de nouveau parler d'elle dans cette ville. Depuis l'accrochage entre les forces de l'ANP et un groupe terroriste dans la région de Tazmalt, deux enlèvements, une tentative d'enlèvement et un faux barrage sont venus rendre l'atmosphère sécuritaire un peu plus lourde dans la région de Béjaïa. Et ce ne sont pas les derniers événements qui vont nous contredire. L'opinion s'est déjà polarisée sur les suites du feuilleton de l'enlèvement d'un entrepreneur. Des menaces parvenant de terroristes lui ont été transmises par deux de ses ouvriers enlevés et relâchés dix heures après. Ensuite, les malfaiteurs qui sévissent dans la région sont passés à une étape supérieure. Les enlèvements sont devenus une pratique qui tend à devenir courante. De tels méfaits sont légion ces derniers mois et marquent, on ne peut mieux, toute la dégradation de la situation sécuritaire dans une région qui, il y a pas si longtemps, était qualifiée de Suisse d'Algérie. Face à ce phénomène qui se répète, les autorités de wilaya semblent avoir pris la mesure de la situation. Les investigations successives et les descentes menées par les services de la gendarmerie et de la police sont une réponse à la pression populaire. Les services de police ont repris du poil de la bête pour éradiquer tous les fléaux qui empoisonnent la vie des citoyens. Il reste à espérer que cela ne soit pas seulement conjoncturel. Un travail continu doit, en effet, être de rigueur pour décourager toute tentative de quelque nature qu'elle soit. Sévir est devenu une nécessité au rythme où vont les choses.