Alors que le Sommet n'est pas censé aborder des cas individuels, l'Iran sera bel et bien au centre des débats, dimanche, tant Robert Gates que Hillary Clinton avaient insisté sur la défiance américaine envers Téhéran. Barack Obama a mis en garde dimanche soir contre la possibilité que des terroristes s'emparent d'une arme atomique, prévenant à la veille de l'ouverture d'un sommet sur la sécurité nucléaire à Washington qu'il s'agirait de la «plus grande menace contre la sécurité des Etats-Unis». Le président des Etats-Unis s'exprimait alors que les dirigeants de près de 50 pays ont commencé à arriver dans la capitale américaine pour ce sommet exceptionnel, et que la tension montait encore d'un cran entre les Etats-Unis et l'Iran, accusé de vouloir se doter de la bombe atomique. «La plus grande menace contre la sécurité des Etats-Unis, que ce soit à court, moyen ou long terme, serait la possibilité qu'une organisation terroriste obtienne une arme nucléaire», a affirmé M.Obama pendant une rencontre avec son homologue sud-africain, Jacob Zuma, près de la Maison-Blanche. «Nous savons que des organisations comme Al Qaîda sont en train d'essayer d'obtenir une arme nucléaire, une arme de destruction massive qu'elles n'auront aucun scrupule à utiliser», a ajouté le président, qui a invité des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement à ce sommet hier et aujourd'hui, dans une capitale fédérale soumise à des mesures de sécurité drastiques. «Ce Sommet a pour but principal de mettre la communauté internationale sur la voie d'une maîtrise du matériel nucléaire (non sécurisé) dans un temps imparti et avec un programme de travail spécifique», a précisé le président, se disant «très satisfait de voir que des pays ont adopté ce but et viennent (...) avec des stratégies spécifiques pour résoudre ce grave problème international». Plus tôt dimanche, tant le secrétaire à la Défense, Robert Gates, que la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, avaient insisté sur la défiance américaine envers Téhéran. «Toutes les options», y compris militaires et nucléaires, sont sur la table pour Washington au sujet de l'Iran et de la Corée du Nord, car ces pays ne respectent pas le traité de non-prolifération, a lancé Robert Gates sur CBS. Mme Clinton a souligné pour sa part, que la «patience stratégique» des Etats-Unis avait permis d'obtenir un soutien international à des sanctions contre l'Iran. Une allusion aux espoirs de Washington d'obtenir bientôt l'accord de la Chine à de nouvelles sanctions contre l'Iran à l'ONU. Le Guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei, avait violemment dénoncé dimanche «la menace nucléaire déshonorante» posée par Barack Obama. Dimanche, outre M.Zuma, M.Obama a rencontré les Premiers ministres indien et pakistanais, respectivement Manmohan Singh et Yousuf Raza Gilani, ainsi que son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev et le président nigérian par intérim Goodluck Jonathan. Au cours des nombreuses réunions bilatérales à son programme aujourd'hui figurent celles avec le président chinois Hu Jintao, le roi Abdallah de Jordanie et, a révélé la Maison Blanche, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Un dîner de travail avec tous les chefs de délégation devait avoir lieu hier soir. La Maison- Blanche a déjà prévenu que le président demanderait à ses homologues de s'engager à atteindre l'objectif de sécuriser les stocks nucléaires sensibles en quatre ans. Le Sommet intervient après la signature du nouveau traité Start de désarmement nucléaire avec la Russie, le dévoilement d'une nouvelle doctrine nucléaire limitant les cas d'emploi de la bombe, et avant la conférence de révision du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), en mai à l'ONU.