L'Iran, qui a déjà demandé au ecrétaire général des Nations unies d'enquêter sur les attentats du 11 septembre 2001 que Mahmoud Ahmadinejad qualifie de «gros mensonge» similaire au «mythe» de l'holocauste nazi, a transmis mardi soir à Ban Ki-moon, une plainte officielle contre le président américain Barack Obama pour «chantage nucléaire». Dans cette missive remise par Mohammad Khazaï son représentant à New York, Téhéran s'interroge sur les « intentions » de Washington qui a, en dévoilant le 6 avril sa nouvelle doctrine nucléaire, identifié un pays signataire du Traité de non-prolifération nucléaire comme une cible de ses armes atomiques. «Les membres de l'ONU ne doivent pas tolérer ou ignorer un tel chantage nucléaire au XXIe siècle», peut-on lire dans la correspondance. Mohammad Khazaï accuse Robert Gates et Hillary Clinton, respectivement secrétaire à la Défense et secrétaire d'Etat, de brandir, « sur la base d'hypothèses complètement fausses», des «menaces» sur «l'utilisation de l'arme atomique contre son pays qui réaffirme régulièrement son engagement pour un monde sans arsenaux nucléaires». «Les membres de l'ONU doivent prendre des mesures fermes en détruisant l'ensemble des armes nucléaires car c'est la seule garantie contre le recours à ces armes ou la menace d'y recourir», conclut le diplomate iranien. Comme pour ne pas fermer les portes du dialogue avec les Américains, les Européens et les Russes, les Iraniens qui organisent samedi et dimanche prochains une conférence sur le désarmement nucléaire à Téhéran, en écho au sommet de Washington, annoncent la présence de leur ministre des Affaires étrangères à la prochaine conférence de suivi du TNP qui se tiendra en mai prochain à New York. OBAMA FERME LE « CLUB ATOMIQUE» Soutenus par les Russes et les Européens, les Etats-Unis ont profité de ce sommet sur le «terrorisme nucléaire» pour continuer à préparer leur opinion publique à une probable agression de l'Iran. Ils ont demandé au Conseil de sécurité d'agir «avec audace » pour forcer Téhéran à renoncer à son programme nucléaire. Bien avant ce sommet, George W. Bush a demandé à l'Irak de renoncer à ses «armes de destruction massive». Barack Obama et Nicolas Sarkozy estiment que la «minute de vérité» sur le dossier iranien est proche. Ils envisagent des sanctions hors du cadre d'une résolution du Conseil de sécurité si celui-ci ne parvient pas à un accord en «mai au plus tard». Principale motivation des deux dirigeants : ne pas laisser Israël attaquer l'Iran sous prétexte que la communauté internationale a été incapable d'agir». Mais, quand on réalise que l'Iran n'aura pas la capacité d'une arme nucléaire «avant au moins un an, peut-être davantage» selon Robert Gates, que les puissances nucléaires qui redoutent que du matériel fissile, voire des armes atomiques, se retrouvent entre les mains d'al Qaïda, ou des extrémistes anti-indiens de Lashkar-e-Taiba, pensent au Pakistan, on est en droit de s'interroger sur les desseins de ce sommet qui a fait l'impasse sur l'arsenal atomique israélien et la «réactivation» de l'arrangement de Wassenaar, un organisme basé à Vienne et qui permet de surveiller les exportations des biens à double usage (civil et militaire) vers les pays sous-développés ou émergents.