La Jordanie, dont près de la moitié de la population est d'origine palestinienne, a affirmé hier avoir reçu des «assurances» d'Israël qu'un nouveau décret militaire israélien ne conduirait pas à l'expulsion de Palestiniens séjournant en Cisjordanie occupée. Le quotidien israélien Haaretz a rapporté dimanche qu'un nouvel ordre de l'armée israélienne visant à empêcher les infiltrations en Cisjordanie occupée et qui doit entrer en vigueur aujourd'hui pourrait permettre l'expulsion ou l'arrestation de dizaines de milliers de Palestiniens ce territoire. «Le ministère jordanien des Affaires étrangères a établi des contacts avec le ministère israélien des Affaires étrangères, à travers l'ambassade de Jordanie à Tel-Aviv, qui a reçu un démenti israélien d'un tel ordre», a déclaré le ministre jordanien de l'Information Nabil Sharif dans des propos rapportés par la presse jordanienne hier. M.Sharif a exprimé le «refus et la condamnation par la Jordanie de toute mesure unilatérale de la part d'Israël dans les territoires palestiniens occupés, soulignant le droit des Palestiniens à résider où ils veulent sur leur sol national». Dimanche, l'armée israélienne a confirmé que des «amendements à l'ordre visant à empêcher des infiltrations» avaient été publiés mais a souligné qu'ils ne faisaient que formaliser les procédures existantes et ne justifieraient pas des expulsions massives. Haaretz rapporte de son côté que ce nouvel ordre, dont «la teneur est générale et ambiguë», vise notamment les Palestiniens détenteurs d'une carte d'identité avec une adresse dans la bande de Ghaza, ou qui sont nés dans ce territoire, ainsi que leurs descendants. Jusqu'à présent, les tribunaux civils israéliens empêchaient en général des expulsions de Cisjordanie occupée visant ces personnes. Mais le décret prévoit que ces dossiers seront désormais soumis à la juridiction de tribunaux militaires: les personnes visées seraient alors jugées en tant qu'«infiltrées», susceptibles d'être expulsées vers le pays ou la région d'où elles sont venues «illégalement». Israël impose un strict blocus de Ghaza qui empêche les Palestiniens, originaires de cette enclave, de se rendre en Cisjordanie occupée.