Les militaires qui supervisent cette opération dans les maquis de Bordj Bou Arréridj, tentent de convaincre le groupe de déposer les armes et de se rendre, avant l'assaut final. Les forces de sécurité de l'ANP agissant sur renseignements au niveau de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, encerclent depuis 72 heures un groupe terroriste, composé de sept éléments, affilié à ce qui reste du Gspc, branche présumée d'Al Qaîda au Mahgreb. Des sources sécuritaires confient que cette action s'est soldée par la neutralisation de pas moins de 12 terroristes en 24 heures. Parmi les terroristes abattus figurent deux émirs, précisent les mêmes sources. L'opération a été déclenchée à la suite des aveux de quatre membres d'un réseau de soutien aux terroristes. Les investigations lancées permettront aux forces de l'ANP de situer la position des terroristes ainsi que les caches où ils s'abritent. Ce ratissage d'envergure se produit au moment où les hautes instances de l'Etat-major militaire lancent l'opération «Anasr» coordonnée entre l'ANP et la Gendarmerie nationale. Elle entre dans le cadre d'une stratégie de lutte antiterroriste avec de nouveaux paramètres. On croit savoir également que les responsables militaires qui supervisent cette opération tentent de convaincre le groupe encerclé de déposer les armes et de se rendre sinon ce sera l'assaut final. La mise en oeuvre de cette stratégie sur le terrain intervient également dans un contexte «déterminant» au moment où l'organisation terroriste affiliée à Al Qaîda et dirigée par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abd Elwadoud, perd de son poids sur le plan médiatique. Le Gspc n'a plus les mêmes capacités de propagande terroriste sur des supports médiatiques qu'il a eu à utiliser comme l'Internet. Sur le terrain, la débâcle est encore plus importante. Face aux assauts répétés des forces de sécurité qui lui infligent des revers, le Gspc n'a plus les capacités de frappe. Acculée dans ses derniers retranchements, cette organisation a perdu tous les moyens de convaincre, encore moins de faire face à la pression exercée par les forces de sécurité. Le réseau d'Al Qaîda en Algérie comptait sur l'usage de l'Internet, notamment par son site El Andalous pour attirer de nouvelles recrues. Cependant, même cette pratique qui semblait bien réussir il y a peu de temps, n'est plus en mesure de répondre aux besoins d'Al Qaîda. Pratiquement, une vingtaine de wilayas du Centre, de l'Est et de l'Ouest connaissent des actions militaires dans les maquis. Au même moment, les chefs d'état-major des pays du Sahel, réunis avant-hier à Alger, ont décidé d'élargir le champ d'action de la lutte antiterroriste au niveau de la région. Le Sahel est secoué depuis quelques années par des actions terroristes et Al Qaîda croit y avoir trouvé un lieu de prédilection. Cette organisation agit à sa guise dans cette région connue pour les complicités qui existent entre les réseaux terroristes et ceux de la contrebande qui s'adonnent à tous les genres de trafics. Al Qaîda s'est tournée vers cette région en profitant des crises politiques et de la situation socioéconomique que vit cet espace. Mais Al Qaîda au Maghreb islamique aura-t-elle les capacités de faire face à cette coopération militaire décidée par les pays du Sahel à Alger? Il va sans dire que les opérations militaires actuellement menées par les forces de sécurité dans de nombreux maquis du pays et au Sud sont plus que décisives pour anéantir définitivement cette organisation. A cela s'ajoute un fait remarquable qui a été relevé: il s'agit d'un net recul dans les actions terroristes à travers le pays. Pour les services de sécurité, ce n'est autre que le fruit d'un engagement sérieux sur le terrain.