Le sport à Bouira se meurt. Les présidents des CSA (Clubs sportifs amateurs) se sont déplacés à la direction de la jeunesse et des sports et chez le président de l'APW jeudi dernier pour attirer l'attention des responsables sur la situation catastrophique qui prévaut au niveau de la grande majorité des associations. La cause essentielle du marasme est à mettre à l'actif des subventions qui tardent à être versées. En effet, le fonds de wilaya qui n'est autre que les 7% que versent les communes et qui sont répartis en conformité au contrat programme de chaque association, est bloqué suite à une décision de la wilaya qui doute et conteste cette répartition élaborée par les services de la jeunesse et des sports. Le motif invoqué est logique pour les présidents rencontrés, mais il pénalise tout le monde. «Pourquoi ne pas suspendre la subvention pour les associations soupçonnées et pourquoi ne pas diligenter des enquêtes qui permettront de vérifier l'existence ou non des sections par les clubs», nous dira l'un des présidents. Pour la directrice de la jeunesse et des sports, la situation est en voie de résolution «dans moins d'une semaine, nous soumettrons le projet à la commission avec les rectificatifs et les corrections nécessaires.» Le président de l'APW qui s'est dit prêt à aider les associations qui travaillent, a reçu les présidents et a proposé pour l'avenir une autre méthode de travail. «Il est impératif d'assainir le terrain. Il faut cesser de donner de l'argent public à des associations inertes sans aucun impact sur la jeunesse. A l'avenir, notre APW choisira et ciblera des associations qui travaillent, donnent des résultats et ont des objectifs précis. On n'aidera que ceux qui méritent l'aide», indiqué M.Remili Mohamed. En attendant un éventuel dénouement, les présidents des clubs de la wilaya de Bouira continueront à espérer, à tenter de sauver ce qui reste du sport quand dans d'autres wilayas, leurs concurrents directs bénéficient de sommes dix fois supérieures. Le club d'une commune d'Alger d'une superficie égale à la plus petite commune de Bouira, reçoit 13 millions de dinars annuellement alors qu'un club d'un chef-lieu de daïra perçoit moins d'un million de dinars pour toute l'année. La comparaison entre ces deux chiffres suffit et se passe de tout commentaire.