Le rideau est tombé avant-hier sur la 4e édition du théâtre amateur d'Amizour. Cinq jours durant 15 troupes d'amateurs venues de pas moins de dix wilayas du pays étaient en course pour décrocher le prix Malek Bouguermouh, qui reviendra finalement à la pièce Cheka ala cheka de la troupe de Semaoun de la wilaya de Béjaïa. Le tout devant une affluence record qui n'a échappé ni aux organisateurs ni aux participants. La cérémonie de clôture s'est déroulée au Centre culturel Malek-Bouguermouh en présence des autorités locales. Le tout sous le regard prévenant du premier magistrat de la commune d'Amizour. Animée par Zahir Mansour, la cérémonie a été pleine de suspense, de bout en bout. Nordine Khaled Khoudja, président du jury, entretiendra le suspense encore plus longtemps lorsqu'il décide d'abord de faire certaines remarques dont on peut relever la nette amélioration dans la qualité des oeuvres présentées par les participants. La beauté des textes, la scénographie, la mise en scène et le jeu des comédiens. L'affluence et les nombreuses réactions du public d'Amizour ont été également relevées tout au long du festival marqué aussi par un intéressant programme d'accompagnement qui s'est caractérisé par des visites touristiques au profit des troupes participantes. Il en est de même pour la tenue de conférences sur l'art dramatique, la variété et richesse des pièces de théâtre présentées et l'importance de la participation féminine. En matière d'organisation, il y a lieu de relever la surcharge du programme qui ne devrait pas dépasser deux représentations par jour au maximum. Les membres du jury ont conseillé de réserver les matinées pour d'éventuelles répétitions des troupes, de se spécialiser uniquement dans le théâtre au lieu de disperser ses efforts sur d'autres aspects, d'éviter la programmation de monologues et enfin de prévoir un prix du public. Avant-hier, il était clair que sans la constitutionnalisation de ce festival, la pérennité ne peut être assurée. Pour une fiche technique de 2,5 millions de dinars, la ligue communale des arts et culture de jeunes d'Amizour n'a reçu que les 800.000 dinars octroyés respectivement par le ministère de la Culture et l'APC d'Amizour. «Nous attendons beaucoup du wali de Béjaïa pour éponger les dettes de ce festival», nous a indiqué le président de la ligue, Zahir Benamara. Tous étaient en ce mardi soir pleins d'espoir de voir cette manifestation dotée de moyens financiers et structurants conséquents. Les moyens humains existent, l'expérience aussi, il ne reste plus que la décision de donner un caractère institutionnel à cet événement devenu presque une tradition dans une ville connue pour sa lutte qu'il faut soutenir dans sa spécificité. Et quoi de mieux que d'orienter les énergies vers les moyens autrement plus pacifiques. Le directeur de la culture, M.Mourad Nacer s'est engagé à travailler vers la concrétisation de cette option. Un pas de plus qui en appelle d'autres pour faire d'Amizour la capitale annuelle du théâtre amateur. Si la qualité des pièces présentées cette année est de meilleure facture, il reste que les participants ont fait preuve d'exagération dans l'utilisation de certains accessoires dont le stroboscope, la faiblesse dans la création des bandes de sons (la musique et le bruitage) et l'expression corporelle et du visage, a encore noté le jury. La présence en force de clichés dans le jeu des comédiens sur scène est l'autre critique émise par les membres du jury avant d'annoncer le verdict final. Si le meilleur prix, revenant à la troupe de Sémaoun, n'a pas quitté Béjaïa, les autres ont été répartis par ordre de mérite. Le Prix de la meilleure mise en scène est revenu à la troupe Taous de la ville d'accueil. La troupe El Harf de Sidi Bel Abbès s'est adjugée le prix du jury. Le prix d'encouragement est revenu à la troupe d'Izouran de Tichy. La troupe de Bordj Bou Arréridj a décroché le prix du meilleur texte. Le prix de la meilleure scénographie a été attribué à la troupe Numédia d'Oran. Akrour Mokhtar, Bécha Ahmed et Lefkir Mohamed ont été consacrés meilleure interprétation masculine. Quant aux femmes, ce sont Oualah Chahinez, Boualem Houria et Bouaziz Malika qui ont décroché la palme des meilleures interprètes féminines. Dans son allocution de clôture, le maire de la commune d'Amizour, M.Salem Mammeri, n'a pas manqué de rendre hommage aux organisateurs et aux troupes participantes dans tout ce qu'ils ont apporté comme joie et distraction, en un mot, animation, pour la ville d'Amizour. «Ce rendez-vous qui s'achève n'est que le début d'un autre à venir», dira-t-il comme pour faire part de tout son optimisme. Il réitèrera la nécessité de donner à ce festival, qui clôture sa quatrième édition, plus de moyens financiers qui «ne peuvent être garantis que par une décision de son institutionnalisation». La balle est dans le camp des pouvoirs publics.