Faut-il à chaque fois passer à la radicalisation pour se faire enfin entendre par les responsables concernés? La fermeture de la RN9 par des citoyens de Souk El Thénine, les transporteurs publics de voyageurs d'Amizour qui poursuivent pour la quatrième journée consécutive leur grève de protestation sont les principaux faits saillants de la journée d'hier à Béjaïa La RN 9 reliant la wilaya de Béjaïa à Sétif a été, hier matin, fermée à la circulation par les habitants du lotissement de Souk El Thenine. N'ayant pas trouvé d'oreille attentive à leurs doléances maintes fois exprimées, ces habitants frondeurs n'ont eu de solutions qu'après cette action musclée qui se voulait une manière de dénoncer les mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent au quotidien. Il a fallu passer à la radicalisation pour se faire enfin entendre par les responsables concernés. Ces derniers ont, en effet, écouté et recensé leurs doléances axées pour l'essentiel sur l'approvisionnement en eau potable, le revêtement des entrées du lotissement, les routes de la cité et le réaménagement des réseaux d'assainissement et de la voirie. Après une réunion qui les a regroupés avec le chef de daïra et le P/APC, les protestataires ont accepté de lever le blocus de la route. Ils se sont contentés de l'engagement des autorités locales pour prendre en charge leurs revendications. «Un bureau d'études est engagé pour cela», aurait assuré le président d'APC à ses interlocuteurs qui ont demandé à ce que leurs doléances soient prises en charge le plutôt possible d'autant plus qu'elles datent depuis des années. Par ailleurs, les transporteurs de voyageurs assurant les lignes Béjaïa, Féraoun, Barbacha, via Amizour étaient hier à leur quatrième jour de grève. Ils contestaient la suppression de l'arrêt faisant face au tribunal d'Amizour. Une suppression décidée par la commission de la sécurité de la daïra d'Amizour en collaboration avec la municipalité. La réunion tenue avec le maire s'est soldée par un engagement de réunir de nouveau la commission pour étudier leurs revendications. Mais cela, n'a apparemment pas suffi pour lever le mot d'ordre de grève. Les syndicats organisateurs ont poursuivi hier leur grève qui n'a pas été sans conséquence sur la vie de tous les jours, notamment celle des travailleurs contraints à une absence forcée ou prendre le taxi qui revient très cher.