De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Un mouvement de protestation des transporteurs de la daïra de Dréan (Tarf), enclenché il y a plus de 10 jours, a abouti lundi dernier à une grève ouverte qui a causé bien des désagréments aux citoyens de la région. En effet, quelque 32 bus sont à l'arrêt, les propriétaires refusant d'assurer la liaison entre cette ville et celle de Annaba parce que l'itinéraire tracé par la direction des transports n'est plus rentable, selon eux. Celui-ci, dont le départ est fixé à la station, passe par Bordjnam, Chebaïta Mokhtar, El Hadjar et El Bouni avant d'arriver à Annaba, n' a pas pris en compte l'extension de la ville de Dréan du côté sud–est. Les voyageurs de Djenane Echouk, des cités El Wiam, Boudiaf et des 250 logements, faute de transport urbain, préfèrent s'adresser à des clandestins, qui sont légion -il faut le signaler- ou prendre les bus venant de Aïn Ben Berda, Bouchegouf ou Souk Ahras. Un manque à gagner pour les propriétaires des bus qui n'hésitent pas à dénoncer la concurrence déloyale de certains de leurs pairs ne respectant pas la réglementation en vigueur et faisant carrément du «ramassage» sur la RN 16. Le directeur des transports de la wilaya, qui s'est déplacé au premier jour de la grève pour essayer de convaincre les transporteurs de reprendre leur activité, est rentré «bredouille», les protestataires entendant poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leur revendication. Le malheur des uns faisant le «profit» des autres : les clandestins qui ont pris la relève aux côtés des taxis pratiquant des prix majorés à 100%, dépouillant encore plus le petit fonctionnaire ou l'ouvrier tenu d'être à son travail à l'heure fixe. Tôt le matin, des centaines de citoyens se bousculent pour monter dans un de ces moyens de transport qu'ils n'ont pas l'habitude de prendre, mais, contraints et forcés, ils déboursent de leur maigre salaire cette nouvelle dîme. «C'est vraiment la galère, nous confie un citoyen, fonctionnaire à la wilaya de Annaba, cela fait 4 jours que je me démène chaque matin pour aller travailler, en payant le prix fort. La semaine dernière, je prenais normalement le bus pour 25 DA, aujourd'hui, je paie le double. Cela va grever mon budget et je ne pourrais pas tenir le coup. Il faut que cette grève trouve une solution, moi, je suis un simple citoyen, je n'ai rien à voir avec ce mouvement.» Cependant, la situation perdure, l'administration fait la sourde oreille, les transporteurs campent sur leurs positions et, comme toujours, c'est le pauvre citoyen qui «trinque».