Al-Jazira, qui collectionne les scoops relatifs à Al-Qaîda, a tenu en haleine, lundi soir, la planète tout entière. La chaîne qatarie Al-Jazira a célébré, à sa manière, les attentats du 11 septembre. Elle a, en effet, diffusé sur ses ondes une bande sonore, attribuée à Oussama Ben Laden, dans laquelle il revendique officiellement les attentats du 11 septembre. Le chef du réseau terroriste Al-Qaîda, dans cette déclaration, ne tarit pas d'éloges sur les auteurs des terribles attentats-suicide qui ont visé les Twin Towers et le Pentagone. Ce document, intervenu à 24 heures à peine de la commémoration de ces tragiques et sanglants attentats, remet sur le devant de la scène la polémique autour des auteurs véritables de ces ignobles actes. Il est, en effet, bon de commencer par rappeler que ce même Ben Laden avait usé de la même chaîne de télévision pour affirmer tout à fait le contraire quelques jours après les attentats. Un pareil revirement est d'autant plus inexplicable que même sans les aveux et en l'absence de preuves tangibles, impliquant directement Al-Qaîda, la traque de ce réseau en général et de Ben Laden en particulier bat son plein aux quatre coins cardinaux de la planète sous l'impulsion chevronnée de l'Oncle Sam sans qu'il soit besoin d'en rajouter. Des éléments troublants, entourant ce document, sont ainsi à mettre en relief. Ben Laden cite les noms de certains des auteurs des attentats, alors qu'il prétendait auparavant n'en connaître aucun. Il n'échappe à personne, ce disant, à quel point il est devenu facile, techniquement « parlant », de fabriquer de faux documents sonores. Al-Jazira, comme à son habitude, n'a pas révélé l'origine de ce scoop. Elle en a profité pour repasser d'autres documents de Ben Laden et de ses lieutenants qui, à l'époque, avaient fait le tour du monde. Pas un mot, en revanche, sur le déplacement du poste de commandement moyen-oriental de l'armée américaine de l'Arabie Saoudite, cet allié de toujours, vers le Qatar, pays d'origine de la chaîne Al-Jazira, et vraisemblablement nouveau joker des Américains dans la région. Une manipulation a donc pu être commise dans le but manifeste de donner quelque «légitimité» aux expéditions punitives que préparent les Américains contre des Etats inclus dans «l'axe du mal». Cela paraît d'autant plus vraisemblable que de nombreuses informations ont fait état de la mort de Ben Laden. La principale preuve en est, comme rapporté par nous dans une précédente édition, c'est le fait que l'ensemble de ses lieutenants et membres de sa garde rapprochée a été retrouvé mort soit à Kandahar, ancien fief des Taliban, soit sur les frontières pakistano-afghanes. Reste quand même à signaler que le document peut se révéler vrai. Auquel cas, force serait d'admettre que Ben Laden continue à se terrer quelque part et que ses menaces continuent à peser très lourdement sur la planète tout entière. Ce réseau, insaisissable, aux ramifications transnationales, a, sans doute, le pouvoir de frapper fort n'importe où et à n'importe quel moment. Dans tous les cas de figure, Ben Laden reste le meilleur symbole de ralliement pour les deux camps, aussi bien pour les terroristes islamistes que pour les forces engagées dans la lutte contre ce fléau.