«À certains moments, cela ressemblait à une session de thérapie collective», a déclaré Sofiane Chaïb, directeur d'un centre d'études de langues étrangères à Alger. M.Tarik Yousef, qui était venu de Dubaï pour participer au Sommet présidentiel de l'entreprise, a dit qu'enfant, il souhaitait devenir fonctionnaire car il n'y avait pas d'autre solution pour les jeunes qui avaient de l'ambition dans son pays - un rêve que partageait un grand nombre de jeunes dans d'autres Etats arabes. Mais la nouvelle génération est différente, a-t-il affirmé aux délégués réunis à Washington les 26 et 27 avril. Son expérience en tant que doyen de l'Ecole d'administration publique de Dubaï lui a prouvé que la jeunesse arabe considère de plus en plus l'entrepreneuriat comme l'option à adopter. M.Nabil Shalaby, un enseignant qui s'est donné pour tâche de promouvoir la création d'entreprise en Egypte et en Arabie Saoudite, a souligné, lui aussi, l'essor de l'esprit d'entreprise au sein de la nouvelle génération. «Il faut simplement l'encourager et lui permettre de réaliser son potentiel», a-t-il déclaré. Au second jour du sommet, les chefs d'entreprise - qui étaient venus d'environ 60 pays pour prendre part à cette conférence à Washington à l'invitation du gouvernement Obama - ont exprimé l'espoir que cette nouvelle énergie dans le domaine de l'entrepreneuriat créerait de l'emploi, susciterait un développement économique robuste et apporterait d'autres changements positifs. «Le changement réel commence à la base, et c'est pourquoi nous sommes réunis ici», avait dit la veille le président Obama, à l'ouverture du sommet, le 26 avril. «Comment les chefs et créateurs d'entreprise peuvent être l'agent du changement dans une société», était la question à la tête de l'ordre du jour du sommet qui n'était pas typique des conférences tenues à Washington. Il s'agissait plus d'un dialogue que de discours de conférenciers, a fait remarquer Mme Elmira Bayrasli, du groupe sans but lucratif Endeavor sis aux Etats-Unis. Tout avait été organisé de façon à encourager l'échange d'idées - il n'y avait ni rangées de chaises ni podium, mais des tables rondes autour desquels les participants s'étaient assis et cela visait à faciliter les discussions. «Les modérateurs, en l'occurrence des responsables du gouvernement, ont permis aux conférenciers et aux délégués d'exprimer librement leur opinion, même quand cela pouvait se révéler incommodant pour eux», a dit Mme Bayrasli. Les chefs d'entreprise ont discuté des divers problèmes auxquels ils se heurtent et ont parfois trouvé des solutions auxquelles ils n'avaient pas pensé auparavant, a indiqué Sofiane Chaïb, directeur d'un centre d'études de langues étrangères en Algérie. «À certains moments, cela ressemblait à une session de thérapie collective.» Mme Salti et ses collègues sont convaincus que l'enthousiasme à ce sommet les aidera à mener à bien de nouveaux projets. Mme Waed al Taweel, une étudiante des Territoires palestiniens, a dit que cette rencontre pourrait contribuer à la concrétisation de son rêve - établir un centre récréatif pour enfants et jeunes Palestiniens. Mais avec des attentes aussi diverses que les origines des 250 chefs d'entreprise présents au sommet, tout le monde n'était pas parfaitement heureux en quittant Washington. Certains délégués avaient été enthousiasmés par la culture d'entrepreneuriat aux Etats-Unis mais découragés par ce qu'ils considéraient comme un appui faible ou inexistant fourni à leurs efforts dans leurs pays. M.Saâd Al Barrak, qui dirige une compagnie importante de téléphonie mobile au Proche-Orient et en Afrique, a critiqué l'idée du sommet. Il a dit que certaines manifestations ressemblaient parfois à «un cours de recyclage sur l'entrepreneuriat». Au deuxième jour du sommet, le gouvernement Obama annonçait déjà le lancement de plusieurs initiatives concrètes. Il s'agissait surtout de partenariats entre les secteurs public et privé, dont un fonds qui pourrait mobiliser plus de deux milliards de dollars en investissements, des programmes de stage, de développement professionnel, de mentorat, de formation et de réseautage pour les créateurs d'entreprise dans les pays à majorité musulmane, de même que des projets visant à promouvoir les pépinières d'entreprises à haute technologie, et à fournir des fonds de démarrage.