Les cheminots n'ont pas du tout apprécié d'avoir été ignorés dans les augmentations de salaire et les négociations des conventions de branches. Le mécontentement couve de nouveau parmi les cheminots de la Société nationale des transports ferroviaires s'élargissant à tous les services de la Sntf. De celui de la traction, comprenant les mécaniciens conducteurs et leurs assistants, la grogne s'est propagée à d'autres services et lignes, tels les aiguilleurs, les agents des services exportation et agents de gare, autant de services sédentaires de la Sntf, ainsi qu'aux lignes à grande distance. Même les chefs mécaniciens censés prendre en charge le service minimum sont annoncés de la partie, nous a-t-on indiqué de source proche des cheminots. C'est en fait l'ensemble des services de la société qui sont concernés par le débrayage, menaçant de paralysie la Sntf. A l'heure où nous mettons sous presse, rien n'a filtré des discussions marathons menées par les représentants des travailleurs avec la direction de la Sntf. «Le débrayage d'aujourd'hui, touchera presque tous les services à l'échelle nationale», selon quelques syndicalistes rencontrés hier sur les quais. Ainsi, le trafic ferroviaire connaîtra aujourd'hui une grande perturbation. La cause? Les cheminots ont été surpris de ne pas bénéficier des augmentations de salaire décidées suite aux négociations et conventions de branches. Ainsi, les travailleurs des chemins de fer se disent «très choqués par la lettre de voeux du directeur général de la Sntf à l'occasion du 1er Mai annonçant le refus d'accepter l'augmentation des salaires». Un communiqué avisant d'une grève illimitée a été rendu public à l'issue de la réunion extraordinaire tenue le 5 mai par plusieurs syndicats représentant les différents services des chemins de fer, gares et dépôts de transport. Selon ce document, la base syndicale s'est vue dans l'obligation de saisir le bureau fédéral et la direction générale de la Sntf et dégage toute responsabilité quant aux perturbations qui ne manqueront pas de survenir aujourd'hui. Les travailleurs, qui remettent en cause les dernières déclarations affirmant que le secteur a bénéficié des augmentations salariales de 20%, comptent paralyser le transport ferroviaire à partir de ce jour. Les revendications principales avancées par les travailleurs sont relatives à l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle et sécuritaire et une augmentation des indemnités liées aux risques de travail et aux longs déplacements. Avec un salaire de base ne dépassant pas, dans la majorité des cas, le Snmg, les travailleurs de la Sntf s'estiment très lésés. Ces derniers pointent du doigt leur fédération syndicale affiliée à l'Ugta «qui n'a rien fait pour améliorer leur pouvoir d'achat». Par ailleurs, il a été relevé le 1er mai, lors de la signature de 20 conventions de branches sur un total de 25 prévues initialement, que le commerce, l'enseignement supérieur, les assurances, la presse ainsi que le secteur des cheminots sont sans convention. Ces conventions seraient en cours de négociation, a-t-il été indiqué. Pour rappel, ce débrayage intervient après un autre observé le 28 mars dernier par les mécaniciens et les aides-mécaniciens après l'expiration d'un ultimatum accompagné d'une plate-forme de revendications. Ce débrayage surprise avait, à titre de rappel, causé une grande perturbation dans le réseau du transport ferroviaire, notamment dans la banlieue d'Alger, et s'est étendu également aux autres wilayas comme Oran, Chlef, Boumerdès, Bordj Bou Arréridj où certains trains ont été immobilisés.