Sous le thème emballant «La couverture des élections: droit et responsabilité du secteur des médias»,la section algérienne du National Democratic Institute (NDI) a organisé, hier, au Palais de la culture, un atelier de formation étalé sur trois jours pour les journalistes algériens, notamment ceux qui seront appelés à assurer la couverture des futures élections locales du 10 octobre prochain. Qu'est-ce que le NDI? C'est une Organisation non gouvernementale ( ONG) à but non lucratif affiliée au Parti démocrate américain et qui a son siège à Washington DC. Active dans pas moins de 70 pays dans le monde et présente sur les 4 continents, elle proclame que son objectif déclaré est la promotion des échanges avec ce que ses animateurs appellent «les praticiens de la démocratie dans le monde». Présidé par l'ancienne secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères, Mme Madeleine Albright (présidente du conseil d'administration), le NDI compte, dans ses rangs, des personnalités politiques du Parti démocrate américain aussi connues que Michael Dukakis ou Walter Mondale et compte également sur la contribution d'ex-présidents américains à l'instar de Bill Clinton ou Jimmy Carter. Organisée intentionnellement à l'approche des élections communales algériennes et de wilaya du mois prochain afin de permettre aux membres de la corporation nationale des journalistes d'échanger leurs expériences avec celles de leurs pairs africains, arabes et nord-américains, la rencontre a également fait appel à des experts reconnus des domaines juridique, électoral et médiatique. Les thèmes abordés par ces spécialistes des médias et des élections se sont articulés autour des points suivants: - Les normes et les standards internationaux dans l'organisation d'élections démocratiques: animé par le Dr Christopher Fomunyoch, directeur régional pour l'Afrique au sein du NDI. - Le rôle des médias dans des élections démocratiques. Etudes des cas: canadien, animé par M.Michel C. Auger, chroniqueur politique au Journal de Montréal et celui libanais animé par M.Ziad Madjed, du journal As-Safir. - Le cadre juridique des élections en Algérie, avec le point de vue d'un juriste, Me Ghéchir Boudjemaâ. - La déontologie professionnelle et l'objectivité journalistique en période électorale animation collective par toutes ces personnalités citées plus haut. Néanmoins, dès la première journée avec l'exposé relatif aux normes et standards qui régissent les élections dites démocratiques, les limites de ce schéma très classique et inspiré avant tout du modèle de la démocratie de type occidental sont apparues. Les différents intervenants étaient sur la défensive quand les journalistes ont mis en avant les interférences croissantes des lobbies et des groupes de pression économiques et financiers notamment les multinationales dans les affaires politiques des Etats, grignotant constamment les droits les plus élémentaires des citoyens et, partant, les bases et fondements de ladite démocratie. Or, dans tout processus électoral et plus généralement dans toute démocratie crédible, le rôle des médias et de la presse est essentiel pour le fonctionnement cohérent d'un pays qui prétend à la démocratie et au pluralisme politique. En somme, ce sont les normes sur lesquelles se fonde la démocratie à l'occidentale qui sont à revoir et à adapter aux mutations et aux exigences du monde d'aujourd'hui. Et, dans ces conditions, réclamer l'instauration de ce type de gouvernance sans tenir compte des spécificités culturelles, économiques et sociologiques des pays du reste du monde, revient à imposer un diktat, ce qui n'est pas du tout démocratique.