Fraîchement convoqué par Rabah Saâdane, Habib Bellaïd, 24 ans, défenseur de Boulogne, explique son choix de jouer pour l'Algérie et non pour la Tunisie et la France. Fraîchement convoqué par Rabah Saâdane, Habib Bellaïd, 24 ans, défenseur de Boulogne, formé au Racing Club de Strasbourg, explique et défend son choix de jouer pour l'Algérie au lieu de la France qui l'a vu naître et la Tunisie, pays d'origine de son père. Le joueur explique d'abord, qu'il a décliné la convocation de Roger Lemerre de jouer pour la Tunisie car, il «souhaitait d'abord jouer avec les Espoirs français. J'étais trop jeune à l'époque pour intégrer une équipe africaine». Pour l'Algérie, il reconnaît que le choix n'était pas facile «Depuis tout jeune, je voulais jouer pour une équipe africaine, je me sentais prêt, et l'Algérie s'est présentée par l'intermédiaire de Rabah Saâdane. Il m'a fait part de son envie de me faire confiance, donc ça a pesé énormément dans la balance (...) Je pense que je suis simplement arrivé à un âge où je me sens prêt. J'avais envie de m'investir dans une sélection nationale, de goûter aux rendez-vous internationaux afin de franchir une nouvelle étape dans ma carrière. En fait, j'ai fait mon choix depuis la fin de mon aventure avec les Bleuets en 2008, lorsque nous avions raté la qualification pour l'Euro.» Pour l'équipe de France, il avoue que ce n'est pas facile d'arracher une place dans la liste des Bleus. «Il faut être réaliste. Quand vous regardez les joueurs qui composent l'équipe de France, les clubs où ils jouent, l'expérience qu'ils ont... Quand je pense que même Philippe Mexès ne fait pas partie de cette équipe, ça situe le niveau. Après, il ne faut pas non plus perdre de vue, que dans le secteur défensif, la France ne fait pas trop confiance aux jeunes et privilégie l'expérience. Ces dernières années, avec la longévité des Thuram ou Gallas, c'est plusieurs générations de joueurs qui n'ont pas eu leur chance, parce qu'ils avaient des monstres devant eux. Aujourd'hui, les nouveaux comme Rami ou Ciani ont 25-26 ans, c'est symptomatique.» Avec de telles déclarations, le joueur laisse entendre qu'il avait opté pour l'Algérie, après avoir compris qu'il n'aurait pas sa place avec la sélection de France. Mais, Bellaïd explique qu'il n'a fait aucune démarche pour rejoindre les Verts. «Je n'ai fait aucune démarche comme certains pour devenir international algérien. Tout est parti du staff et du sélectionneur national, qui m'ont contacté pour me proposer de faire partie de l'aventure. J'ai accepté avec grand plaisir mais je ne cherche pas à profiter de la participation au Mondial des Fennecs pour me vendre.» Par la même occasion, il rassure qu'il ne serait pas déçu dans le cas où il ne sera pas retenu dans la liste des 23 joueurs. «Je suis content d'avoir été présélectionné.» «Si je ne vais pas en Afrique du Sud, ce n'est pas grave, je serai là pour le futur.» Poursuit-il. S'agissant de la réaction des supporters algériens, dans le cas de mauvais résultats, le joueur répond: «En Algérie les gens s'identifient complètement à l'Equipe nationale. Quoi qu'il arrive, elle suscite de l'intérêt et de la passion. En Algérie, le sentiment d'identité nationale est beaucoup plus fort. Si tu perds, mais que tu as fait honneur au maillot et au pays, que tu as tout donné, alors il n'y a aucun problème.» Pour les chances de l'Algérie en Coupe du Monde, le joueur demande à ne «pas se montrer trop gourmands». «Nous allons tout faire pour passer le premier tour, et si on y arrive, je crois que nos supporters seront déjà fiers de nous, comme nous, nous serons heureux. Il ne faut pas oublier que nous sommes une équipe jeune, que nous sommes en phase d'apprentissage et de construction. Nous travaillons pour l'avenir actuellement, là où d'autres nations africaines sont plutôt sur le déclin. On compte en tout cas plus de joueurs expérimentés ou de trentenaires. Le Mondial, ce n'est pas une fin en soi.»