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«L'Algérie est une nation compétitive en football»
PASCAL BONIFACE, DIRECTEUR DE L'IRIS, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 16 - 05 - 2010

Dans un peu plus d'un mois, l'Afrique sera sous les feux de la rampe. L'événement sportif le plus médiatisé, qui a sillonné le monde entier, se tiendra, pour la première fois dans le plus vieux continent. Près de deux milliards de personnes attendront chaque jour «l'annonce des résultats dans le JT de 20 heures comme s'il s'agissait d'un changement de gouvernement». Cette compétition mondiale a donné, d'ores et déjà, lieu à de nombreux débats sur «cette hypnotique distraction collective» en tant que sport mais surtout en tant qu'instrument dont usent et abusent les politiques. Le Centre culturel français d'Alger a accueilli, mardi dernier, l'auteur de Football et mondialisation (édité en 2006), Pascal Boniface, pour en parler. Ce fut l'occasion pour rencontrer et discuter avec cet éminent géopolitologue, le temps d'un entretien, sur ce qui constitue incontestablement, aujourd'hui, plus qu'un simple sport...«Un fait social total», selon le sociologue, Norbert Elias.
L'Expression: On ne peut ignorer, aujourd'hui, que les dérives liées à l'argent commandent de plus en plus le football au détriment des valeurs sportives qu'il doit véhiculer...
Pascal Boniface: L'argent ne commande pas le football. La Coupe du Monde va démontrer que le résultat de la compétition n'est pas dicté par la richesse des pays participants à cet événement. Dans le football, tout le monde est sur la même ligne de départ, c'est le talent et le travail qui paient. Concernant les clubs, c'est différent. On remarque que les droits télévisés et les sponsors sont attirés par ceux qui ont les meilleurs résultats sur le terrain. Et donc, il y a une certaine concentration sur certains clubs.
Le football n'est-il pas devenu un pourvoyeur de violence ou est-il simplement un prétexte?
Il peut y avoir des «confrontations» dans les stades ou dans le jeu mais cela ne veut pas dire que le football est pourvoyeur de violence. Le football pourrait atténuer celle-ci. Nos sociétés sont, par essence, violentes. Voyant en ce sport un élément libérateur pour la population, les régimes, les plus répressifs, comme les taliban en ont interdit la pratique dans leurs territoires.
Certes, le fait qu'il puisse y avoir des affrontements entre spectateurs est très spectaculaire, mais c'est l'écume par rapport à la mer. On a tendance à remarquer les violences qui alternent l'image du football, cependant, il y a d'autres parties qui se sont déroulées pacifiquement, et qui n'ont généré aucun geste de violence.
Au contraire, le football a été et est souvent un instrument permettant l'accélération du rapprochement entre les individus ou encore les peuples. Ce fut le cas entre la Turquie et l'Arménie, par exemple.
Selon votre analyse, à quoi est due la traversée du désert (24 ans) du football algérien?
Il n'y a jamais une explication unique à un phénomène. Ce qui est évident, c'est que l'Algérie a longtemps souffert du drame politique. Le sport, comme pour les autres domaines, a pâti de cette situation. L'Algérie redevient une nation compétitive en football après avoir pacifié le pays. Certains seront tentés de dire qu'il ne s'agit pas d'un hasard. Tant que le pays était à feu et à sang et sous la menace des terroristes, il n'y avait pas de football. L'Equipe nationale n'était pas bien concentrée dans une période de grands troubles politiques et ne pouvait jouer. Aujourd'hui, l'Algérie se retrouve. Elle peut offrir la vision d'une équipe compétitive.
Bien que la Coupe du Monde soit organisée en Afrique, seulement six sélections du continent vont y participer contre 14 équipes européennes. Les coûts excessifs pour assister ou du moins regarder les matchs, constituent une grande entrave. Inconditionnel du foot que vous êtes, quel commentaire faites-vous d'un Mondial africain sans les Africains?
Je pense qu'il y a toujours des solutions pour voir les matchs. Par contre, il est vrai qu'ils ne seront pas nombreux les Africains qui pourront se déplacer en Afrique du Sud pour assister aux rencontres. D'un autre côté, il n'y a pas beaucoup d'Européens aussi qui pourront se déplacer là-bas pour assister aux différentes rencontres footballistiques.
Quant au nombre des sélections africaines qui vont participer à ce Mondial, il a été revu à la hausse cette année. Mais les Européens voudraient, eux aussi, plus de places dans le Mondial, les Asiatiques, et les Latino-Américains aussi. Toutefois, on pourrait augmenter le nombre des représentants africains au fur et à mesure que l'Afrique obtienne de bons résultats dans les différentes compétitions.
Or, force est de constater que dans la période récente, les vainqueurs, les demi-finalistes, et les quart-finalistes, c'est beaucoup plus les pays européens et latino-américains. On peut dire que la répartition des équipes qui participent à la Coupe du Monde, représente, grosso modo, l'état des forces en termes de compétitivité entre continents.
Le football peut-il réellement être au service de la politique et comment?
Les politiques essaient, tant bien que mal, de récupérer le football afin d'élargir le contrôle de la population et conforter leur pouvoir. Mais on pourrait constater facilement que ces tentatives sont vaines. Même en organisant la Coupe du Monde en 1978, la junte argentine n'a pas pu se maintenir au pouvoir. Certains ont même proposé de la boycotter pour que la junte n'en profite pas. Mais on a vu qu'à l'occasion de la Coupe du Monde, il y a eu beaucoup de reportages sur la dictature. La Coupe du Monde est venue donner une très mauvaise publicité à la dictature qui aurait existé de toute façon et qui n'est pas venue par le football. Quand les politiques se servent du football pour élargir le contrôle social, ça se retourne toujours contre eux. Dans les pays les plus répressifs, on est dans l'impossibilité de manifester son opposition dans les rues, alors qu'on peut facilement la manifester dans les stades.


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