Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, recevra demain l'émissaire américain, George Mitchell pour commencer à discuter des questions de statut final, a indiqué hier le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. Il s'agira du premier entretien entre MM.Abbas et Mitchell depuis le lancement formel le 9 mai des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens sous l'égide des Etats-Unis. «Les discussions entre Abbas et Mitchell mercredi porteront sur les questions de statut final avec Israël», a affirmé M.Erakat, en allusion aux questions au coeur du conflit depuis des dizaines d'années, comme Jérusalem, les réfugiés et les frontières. «Pour l'instant, nous allons nous concentrer sur les questions des frontières et de la sécurité afin de démarquer deux Etats sur la frontière de 1967», a-t-il ajouté, en mettant en garde contre la poursuite de la colonisation juive, y compris à Jérusalem-Est. «Les Israéliens n'ont que deux options, la paix ou la poursuite de la colonisation. Israël ne peut avoir les deux à la fois», a-t-il souligné. Washington avait annoncé le retour de M. Mitchell dans la région sans préciser la date. Ces négociations, dites de «proximité», consacrent les efforts des Etats-Unis pour débloquer le processus de paix au Proche-Orient après le gel par les Palestiniens des négociations directes en décembre 2008, à la suite de l'agression israélienne contre le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Ghaza. A peine commencées, elles ont toutefois achoppé sur le contentieux des colonies juives, Israël refusant de s'engager à un gel de la colonisation à Jérusalem-Est occupée. L'annexion de Jérusalem-Est par Israël après la guerre des Six jours en 1967, n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. Des constructions massives dans une douzaine de nouveaux quartiers de colonisation ont suivi cette annexion. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat, auquel ils aspirent. Le président américain, Barack Obama, a affirmé mardi dernier, dans un entretien téléphonique avec le président Abbas, la nécessité pour Israéliens et Palestiniens de «s'abstenir de toute mesure provocatrice».