George Mitchell, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, n'a pas réussi, au terme de ses entretiens à Tel Aviv, Jerusalem et Ramallah, à convaincre Israéliens et Palestiniens de revenir à la table des négociations. Au lendemain de la publication dans l'hebdomadaire Time d'une interview de Barack Obama dans laquelle ce dernier admet avoir " surestimé " ses possibilités de convaincre les deux camps d'engager des pourparlers de paix, l'échec de Mitchell semble confirmer l'analyse du président américain, selon laquelle, " les divisions au sein des deux sociétés [Israélienne et Palestinienne] rendent très difficile aux uns et aux autres le retour à des négociations ". Après avoir tenté en vain d'obtenir de Benyamin Netanyahou, avec qui il s'est entretenu pendant deux heures trente, une concession permettant de ne pas arriver les mains vides à Ramallah, George Mitchell, qui a rencontré vendredi après midi le président palestinien, s'est heurté à la position constante de Mahmoud Abbas : pas de négociation sans un gel complet de la colonisation, contrôlé par la communauté internationale. Le président palestinien Mahmoud Abbas a vivement recommandé à Washington vendredi de travailler sur l'abandon des conditions israéliennes qui empêchent la reprise des discussions de paix, selon un officiel palestinien. Saëb Erakat, principal négociateur palestinien, a indiqué qu'Abbas a lancé cet appel devant l'émissaire américain George Mitchell lors d'une rencontre à huis-clos vendredi à Ramallah, en Cisjordanie. "Le président a informé Mitchell que nous sommes prêts à reprendre les négociations mais sans préalables," a indiqué Erekat, faisant allusion aux conditions récentes fixées par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Netanyahu a mis l'accent jeudi sur le fait que Jérusalem ne fera pas partie des négociations et a qualifié l'exigence palestinienne pour le gel de la colonisation avant la reprise des discussions comme un préalable. Il a également indiqué qu'Israël maintiendra sa présence militaire sur les frontières orientales du futur Etat palestinien. Le gouvernement américain "devrait travailler pour emmener Israël à abandonner ses préalables, et cet appel n'est pas une condition palestinienne," a indiqué Erakat à l'issue de la rencontre entre Mitchell et Abbas. "Toute personne qui veut voir la paix doit emmener Netanyahu à abandonner ses conditions." Toujours selon Erakat, Mitchell a mis l'accent sur le fait que les discussions de paix doivent reprendre pour régler le conflit israélo-palestinien sur une solution à deux Etats. Mitchell a aussi réitéré l'engagement du président américain Barack Obama à faire avancer le processus de paix. D'ailleurs, l'Autorité palestinienne a accusé vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de rendre difficiles les efforts des Etats-Unis visant à relancer les négociations entre les Palestiniens et Israël. "Les dernières déclarations faites par Netanyahu sont un défi direct à la communauté internationale et jette un doute sur la volonté d'Israël de faire la paix", a dit le principal négocciateur palestinien Saëb Erakat. Netanyahu a dit jeudi que le statut de Jérusalem ne pouvait pas être négocié et a qualifié la demande palestinienne de geler la colonisation avant la reprises des négociations de "préalable". Netanyahu a dit également qu'Israël maintiendra sa présence militaire à la frontière du futur Etat palestinien. Netanyahu a tenu ces propos alors que l'envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient George Mitchell est en tournée dans la région en vue de relancer les négociations palestino-israéliens, qui sont sur le point mort depuis un an.