Les délégués des villages dénoncent l'insécurité, la prolifération des débits de boissons alcoolisées et de la drogue, et les agressions physiques. La commune de Souk El Tenine, située dans la région de Maâtkas, à quelque 40 km de la ville de Tizi Ouzou, a été paralysée, hier, par une grève générale des citoyens. Les commerçants, les transports publics comme les employés de la mairie ont répondu à l'appel de 14 comités de village pour dénoncer l'état d'insécurité qui pénalise leurs localités depuis près d'une décennie. En effet, dès les premières heures de la journée, après avoir assuré le service minimum, les commerçants ont fermé boutique en guise de solidarité avec les initiateurs du mouvement. A la mairie, les travailleurs, eux aussi, pénalisés, ont répondu massivement à l'appel à la grève d'une journée. Une action largement suivie pour manifester le ras-le-bol des populations de la situation d'insécurité, à bien des égards, qui règne dans la région depuis des années. Ce climat délétère a, notons-le, grandement nui aux affaires des citoyens de toutes catégories. Le danger est quotidien dans ces contrées. Les actes terroristes, les kidnappings, les vols et les agressions sont le lot d'une population désabusée jusqu'à fuir vers des endroits plus cléments. Au sujet des actes terroristes, il est à rappeler que la commune de Souk El Tenine, à l'instar de ses voisines, a connu son lot qui ne cesse, par ailleurs, de grossir. Bien que cette année, ces faits se sont fait rares, il convient de signaler que le mois de Ramadhan dernier n'a pas été de toute tranquillité. Durant ce mois sacré, un policier a été blessé par balles dans une embuscade tendue par des inconnus qui le guettaient à la sortie d'un cybercafé. Quelques semaines plus tard, le 3 octobre 2009, ce sont sept gardes communaux qui assuraient la sécurité d'une société canadienne qui tomberont sous les balles d'un groupe terroriste activant dans la région. A rappeler, également, dans le même registre, que trois terroristes ont été abattus au centre-ville de Maâtkas, il y a deux ans. Enfin, la population qui souffrait déjà le martyre a subi pendant l'été dernier des dizaines de cas d'intoxications alimentaires dues à des produits avariés. Une fillette de douze ans a perdu la vie à cause de cette négligence, dont personne ne semble être tenu pour responsable depuis ce jour-là. Notons également que l'insécurité qui règne à Souk El Tenine, n'est pas une exception. Le mal est général dans la wilaya. De Iflissen, dans la région maritime, à Boghni, au versant sud, les populations ont dû se solidariser pour se défendre face à un banditisme des plus barbares. Les agressions, les lieux de débauche clandestins, et les kidnappings sont devenus monnaie courante dans ces localités, engendrant une situation intolérable. Ces voies de fait ont contribué à la paralysie du déveleppement local sévèrement sanctionné par l'état du foncier régional. Les entreprises, déjà réticentes, ont fini par déchanter, fuyant vers d'autres cieux plus favorables à l'activité économique.