Alerte n L'insécurité et la prolifération de bars clandestins et de lieux de débauche ont constitué la principale préoccupation des comités de villages et des autorités locales de la daïra. Lors d'une séance de travail qui les a regroupés avec les directeurs de wilaya sous la présidence du wali, Hocine El-Mazouz, les comités ont tiré la sonnette d'alarme sur l'insécurité. C'est le comité de village de Sidi Athmane qui a ouvert le bal en brossant un tableau noir de la situation qui prévaut dans la région en s'élevant contre l'ouverture de débits de boissons alcoolisées. Il sera relayé par le comité de quartiers de Ouacifs-Centre, dont le représentant fera l'historique des démarches entreprises auprès des autorités compétentes pour mettre un terme à une situation qui a engendré violence et tapage nocturne. L'intervenant rappellera qu'une pétition ayant recueilli plusieurs centaines de signatures de citoyens de Ouacifs a été remise à l'ex-wali, au procureur de la République et au chef de la sûreté de wilaya le 19 juin 2004. Mais les contestations ne se sont pas arrêtées à ce niveau puisqu'en date du 18 avril 2005, une requête a été adressée au procureur de la République, et le 30 avril 2005 au wali. Une nouvelle demande des comités de villages pour la fermeture des bars clandestins, a été introduite auprès de l'ex-wali le 30 mai 2005, une autre sera transmise au même responsable le 12 juin 2005. En vain. Face à cette inertie, une autre requête a été remise le 12 juin 2005 au procureur de la République. Cette fois-ci, il y a eu retour d'écoute, puisque quelques jours plus tard, la Bmpj des Ouadhias (à noter que la daïra de Ouacifs ne dispose d'aucun corps de sécurité depuis les événements d'avril 2001) a fait une descente et procédé à la fermeture de quelques débits de boissons alcoolisées clandestins. Mais, constate le représentant du comité des quartiers de Ouacifs-Centre, ce n'est pas l'ensemble des établissements clandestins qui a été concerné par la fermeture puisque, dira-t-il, «un cabaret situé en plein centre-ville est toujours ouvert ainsi que certains bars clandestins employant un personnel féminin». Situation qui a amené les comités de villages à saisir de nouveau les autorités compétentes. Le chef de cabinet du wali a été saisi le 3 juillet 2005 et le chef de sûreté de wilaya une semaine plus tard. Un représentant du village de Tikidount va jusqu'à qualifier la situation de honteuse. «Nous pleurons sur le sort d'une région qui a donné 700 martyrs et par laquelle de grands moudjahidine dont le colonel Amirouche sont passés.» Pour lui, le retour à la sécurité dans la région, qui connaît également des agressions, des vols, une anarchie urbaine, le problème du commerce informel, doit constituer la priorité des autorités avant même de lancer des projets de développement «car tout effort consenti dans ce sens sera vain, si nos jeunes développent une culture de la violence et se tournent vers la débauche et la drogue». Dans sa réponse, le wali dira que l'insécurité que connaît la wilaya de Tizi Ouzou est une conséquence des événements (décennie noire et événements de Kabylie) qu'a vécus la région et qui ont été à l'origine d'un repli des services de sécurité. Il annoncera qu'une sûreté de daïra et une unité de Bmpj seront ouvertes avant la fin de l'année en cours dans la daïra de Ouacifs ce qui, par ricochet, induira l'ouverture du tribunal qui est achevé, mais non fonctionnel faute de corps de sécurité pour y acheminer les détenus pour leurs procès. l Pour améliorer la situation sécuritaire dans la wilaya de Tizi Ouzou, il sera procédé à la réalisation au niveau des 67 communes qui la composent d'unités sécuritaires. C'est ce qu'a rappelé, hier, le wali qui a informé que la réalisation desdites unités commencera en septembre. «Nous devons réunir les conditions de sécurité pour pouvoir développer la wilaya», précisera-t-il.