Près de huit millions d'élèves vont rejoindre aujourd'hui les bancs de l'école. Une rentrée scolaire qui ne ressemble guère aux précédentes. Il y a surtout cette enveloppe de 170 milliards de dinars allouée au secteur. Un budget qui dépasse celui de la Défense nationale. Il permettra, selon les observateurs avertis, d'enclencher le processus des réformes de l'école, un projet qui demeure au coeur de toutes les polémiques et surenchères politiques. A quand la publication du rapport de la Cnrse? «Posez cette question au Chef du gouvernement». Telle a été la réponse d'un membre de ladite commission présent à l'Exécutif. Avant d'ajouter: «La mission de la Cnrse avait pris fin le jour même où elle avait remis les résultats de son travail au Président de la République.» Le gouvernement s'est penché sur ce dossier épineux, en lui consacrant plusieurs Conseils pour «définir les différents plans d'action, de mise en oeuvre des réformes». Des plans approuvés ensuite au Conseil des ministres tenu le 30 avril dernier. Voila à peu de chose près, ce que les citoyens savent des fameuses réformes. Le reste, c'est-à-dire, les quelques informations commentées prudemment par la presse, ont été divulguées paradoxalement par le clan qui rejette le rapport en question et ce, lors de leurs campagnes «anti-réforme» chapeautées par la coordination de Benmohamed forte du soutien de quelques partis politiques, tels le MSP, Ennahda et El-Islah, l'intégration du français en deuxième année primaire. La Cnrse, sombre dans un mutisme mystérieux. Choix tactique ou politiques? Notre interlocuteur estime que c'est le Président qui a ordonné ce travail et que «l'architecte ne doit des explications qu'au propriétaire du projet». Les parents d'élèves désintéressés Pour sa part, l'Union des parents d'élèves de la wilaya d'Alger (Upewa), appelle le gouvernement à ouvrir un débat sur la question afin de sensibiliser les parents d'élèves. «Il est navrant de constater que ces derniers ne s'intéressent guère au dossier de la réforme», souligne M.Amer Yahi, président de l'Upewa. Avant d'ajouter: «Les parents boycottent à chaque fois les rencontres que nous organisons sur ce sujet.» L'Upew a dit oui pour le rapport de Benzaghou, en estimant que «la commission installée par le Président ne pouvait pas prévoir une mesure qui menacerait l'intérêt de nos enfants.» Notre interlocuteur fustige la position de la coordination de Benmohamed qu'il décrit comme le «gourou de l'école algérienne» «dont la crédibilité est entachée par le scandale des fuites des sujets du baccalauréat, au début des années 90». L'année 2002-2003, l'amorce des réformes Hormis la révision des livres scolaires sur l'éducation islamique, aucun changement n'interviendra sur les programmes de cette rentrée. L'on préfère mener cette réforme «d'une manière minutieuse, méthodique et scientifique» ne cessent de répliquer les autorités concernées. L'année 2002-2003 sera donc consacrée, selon un responsable au niveau de l'Education nationale, «à la préparation du cadre juridique et institutionnel de la réforme». Un intérêt spécial sera accordé à la formation des enseignants notamment ceux des langues étrangères. Plusieurs ateliers seront organisés pour l'élaboration des nouveaux programmes.