L'Allemand Ottmar Hitzfeld a retrouvé, avec l'équipe de Suisse qu'il a qualifiée pour la Coupe du Monde 2010, la passion et la rage de vaincre qu'il avait quasiment perdues après ses épuisantes expériences à Dortmund et surtout au Bayern Munich. C'est en Suisse qu'Hitzfeld s'est fait un nom comme joueur dans les années 1970, puis comme entraîneur dans les années 1980. Et depuis juillet 2008, c'est la Suisse, plutôt son équipe nationale, qui l'a plongé dans un bain de jouvence. Hitzfeld, 61 ans, a comme toujours, ou presque dans sa carrière, atteint l'objectif qui lui a été assigné: participer au Mondial-2010 et donner une identité à une équipe privée de stars. Pourtant, la campagne de qualification pour le tournoi sud-africain avait très mal commencé avec une impensable défaite à domicile contre le Luxembourg (2-1) en septembre 2008. «On a touché le fond ce jour-là, mais cela a été une chance. J'ai pu faire passer mon message, à savoir que chacun devait être là pour l'autre», a récemment rappelé Hitzfeld. Et c'est sur cet esprit d'équipe qu'il compte pour atteindre au moins les 8es de finale du Mondial-2010 après la phase de poules où la Suisse affrontera l'Espagne, prétendante au titre mondial, le Chili et le Honduras. A ses débuts d'entraîneur en 1983 à Zoug, alors en 2e division suisse, l'ancien prolifique buteur, passé par Bâle (1971-75) et Stuttgart (1975-78), est loin d'afficher le calme et l'impassibilité qui le caractérisent depuis et lui valent le surnom de «Gentleman Hitzfeld»