Le ministre des Transports a mis en exergue le rôle du transport ferroviaire dans le développement. «Une ligne ferroviaire moderne et stratégique de 580 km, reliant Sidi Bel Abbès à Béchar et passant via Naâma, sera opérationnelle prochainement.» C'est ce qu'a déclaré, vendredi à Naâma le ministre des Transports, Amar Tou qui s'exprimait lors d'une présentation du programme quinquennal de développement relatif au secteur qu'il administre. Le représentant du gouvernement a indiqué que «l'investissement dans le transport ferroviaire s'inscrit dans le cadre des objectifs escomptés par l'Etat et des efforts consentis pour l'élargissement du réseau ferroviaire dans toutes les régions du pays». Cette ligne sera «mise en service à partir du mois de juillet prochain» et sera consacrée pour le «transport des céréales, des hydrocarbures et des voyageurs», a précisé le ministre, qui a soutenu qu'elle «permettra d'améliorer les services du transport des voyageurs entre les villes du nord-ouest et du sud-ouest du pays». Le rôle du transport ferroviaire dans le développement de l'économie nationale et l'amélioration du transport rural a été ainsi mis en exergue par Tou qui a rappelé que le plan quinquennal de développement prévoit la continuité du réseau ferroviaire vers les wilayas du sud-ouest, dont Adrar, en passant par les communes de Abadla et de Beni Abbès. Une autre ligne devra, par ailleurs, relier Timimoun, Ghardaïa et Hassi Messaoud, a ajouté le ministre, qui a relevé qu'une étude pour la réalisation d'une ligne reliant les régions du sud-est au nord du pays et une autre ligne non raccordée au réseau national pour l'exploitation des riches ressources minières (fer) de Ghar Djebilat (Tindouf). En parallèle, le programme de modernisation et d'élargissement du réseau ferroviaire sera accompagné d'une large opération d'acquisition d'équipements au profit de la Sntf (automotrices, autorails et wagons.) Inaugurant le nouveau siège de la direction des transports de la wilaya de Naâma, le ministre a insisté sur le recrutement de jeunes cadres en vue de palier le déficit constaté en matière de ressources humaines. Pour rappel, le plan de modernisation du secteur ferroviaire algérien 2006-2012 a déclenché une féroce concurrence internationale. Le montant renseigne sur les enjeux: 16,6 milliards de dollars à investir en six ans par l'Etat algérien. La Sntf compte également faire passer la part du ferroviaire dans le transport national de 5 à 20% entre 2006 et 2015, avec un objectif de 80 millions de voyageurs. Cet ambitieux programme est marqué par une percée du réseau vers le Grand Sud. Cette grande nouveauté se caractérise par la pénétration du rail dans cette région au relief hostile. En effet, deux lignes à grande vitesse devraient conduire voyageurs et marchandises jusqu'au bassin pétrolier de Hassi Messaoud, dans le sud-est, et jusqu'à Béchar, dans le sud-ouest. L'autre indicateur positif du ferroviaire algérien, est le succès de Infrarail, une filiale de la Sntf, en charge de la réalisation des infrastructures ferroviaires accompagnant toutes ces nouvelles lignes. Il va sans dire que ce mégaprogramme ferroviaire, attise une âpre concurrence auprès des firmes étrangères pour les marchés auxiliaires, de signalisation, de gestion de réseau, de système de sécurité, de gestion de billetterie...Le ministre des Transports devait poursuivre hier sa visite dans la wilaya de Naâma et se rendre à Aïn Sefra par train pour inspecter la gare ferroviaire avant de rejoindre la ville de Beni Ounif (Béchar).