Un photographe et un peintre algériens à la conquête de Manhattan. Le 11 septembre n'est pas seulement l'anniversaire des attentats antiaméricains, c'est l'occasion pour certains artistes algériens de s'affirmer sur la scène artistique nationale et même américaine. «36 heures à New York», s'inscrit dans cette perspective culturelle et offre la voie à deux artistes aux parcours différents pour donner libre cours à leurs talents respectifs. Ces artistes sont Zaphira Yacef et Karim Abdeslam, la première est peintre, le second est photographe. Chacun voulait exprimer à sa manière sa façon de voir la ville de New York. Les deux artistes liés par la passion d'immortaliser l'image ont choisi cette ville symbole devenue au gré des événements, ville martyre pour étaler leur matière sur la toile blanche du futur. Le photographe Karim Abdeslam excelle dans sa manière de contourner les formes des immuables immeubles de New York et plus particulièrement les deux tours jumelles des Twin Towers, devenues aujourd'hui, un vaste amas de gravats. Il a fallu seulement huit heures pour mettre ces images sur pellicule et transformer la réalité en images. Des photos magnifiques qui méritent d'être mises dans un musée en hommage aux deux tours détruites. Slalomant entre le noir et le blanc et la couleur, les photos grand format - comme pour illustrer la grandeur et l'immensité de l'Amérique - témoignent du grand talent de ce photographe autodidacte qui a choisi la photo artistique alors que d'autres ont choisi le sang et les cendres du terrorisme pour cacher leur absence de talent. De son côté, Zaphira Yacef qui prend le pinceau comme d'autres prendraient un crayon, étale son petit savoir-faire d'artiste engagée aujourd'hui dans le combat artistique comme son père Yacef Saadi dirigeait dans le passé la bataille d'Alger. Zaphira un nom angélique et magique, des oeuvres pastiches d'une ville cosmopolite et colorée. La jeune fille algéroise au sourire d'ange a baigné dans cette ville américaine et ce melting-pot. Et durant des années elle s'est imprégnée de son image feutrée de ville du monde, de ces gens de toutes les couleurs, du yello taxi conduit par des Egyptiens et des Iraniens ou encore de ce grand Central Park qui fait vibrer les joggers et les joueurs d'échecs.