La chaleur de ce début de juin aidant, la saison estivale semble bien avoir commencé dans les 14 plages autorisées à la baignade dans la wilaya d'El Tarf, noires de monde. Munis de parasols, de nombreux jeunes, serviettes sur les épaules, se dirigent en groupes, de plus en plus nombreux, vers la «Grande Bleue», à El Kala, histoire de se rafraîchir, de passer le temps agréablement et de se retrouver entre copains. Pour Abdelhamid, un étudiant d'une vingtaine d'années, ce rush précoce vers les plages était «prévisible au regard, d'abord, du mercure qui a prématurément grimpé, ensuite, des congés annuels des travailleurs, de la proximité de la Coupe du Monde de football que personne n'entend rater et du mois du Ramadhan où l'on est généralement peu enclin à se dorer au soleil au bord de la Méditerranée». Pourtant, s'agissant du Mondial sud-africain, Abdelhamid, vautré sur le sable fin de la plage El-Mordjane, et son ami Khalil, ont déjà tracé un programme qui leur permet de joindre l'utile à l'agréable. Les deux compères se donnent en effet rendez-vous après chaque rencontre pour savourer, comme ils l'espèrent, un éventuel exploit des camarades de Halliche ou pour s'employer à «refaire les matchs». Le décor d'une Coupe du Monde, avec un été radieux, est déjà omniprésent sur les plages de cette wilaya où le vert des parasols, des serviettes et des drapeaux plantés ici et là, domine largement, semblant se mettre en osmose avec le vert de la forêt verdoyante surplombant la majorité des plages d'El Kala. Les familles sont aussi de la partie en ces premiers jours de l'été. On peut les observer, accompagnées de nuées d'enfants, sous les parasols plantés un peu partout sur la plage. Quelques campeurs ont déjà dressé leur tente au niveau des plages d'El Aouinet, de Messida (El Kala) et de Hennaya (Berrihane) pour profiter du plaisir de la mer avant le grand rush attendu juste après les examens de fin d'année scolaire. Les tentes dressées sur le sable, en retrait du rivage, renseignent sur la durée du séjour des campeurs au bord de l'eau. «Nous campons ici chaque année pour passer l'été loin du bruit de la ville, nous sommes là pour nous reposer, mais rassurez-vous, nous avons pris toutes nos dispositions pour ne pas rater le Mondial», a souligné un campeur venu en famille de Sétif, montrant un poste de télé portatif et deux imposantes batteries.