Fraîcheur et vitalité, le groupe exhale un parfum tropical rompu aux pétillantes sonorités acoustiques. Une palette riche en couleurs et en saveurs musicales nous a été offerte, lundi soir, à la salle Ibn-Khaldoun. Organisé par l'établissement Arts et Culture en collaboration avec l'hôtel Sofitel, un délicieux concert fut animé par le groupe Samena Quartet, formé, il y a peu de temps, cet été en fait. Composé de quatre éléments, à savoir une fille et trois garçons, ces quatre jeunes dans le vent, se sont rencontrés à Salon-de-Provence près de Marseille. Le nom de Samena procède d'une petite calanque située dans la baie de Marseille où le groupe aime se retrouver les soirs d'été pour jouer et chanter du jazz brésilien mêlé de portugais. La formation est constituée d'Alexandra Satger, 26 ans, excellente chanteuse, née à Montpellier, de Jean-Paul Espinoza 24 ans, très bon guitariste et chanteur à la voix très chaude. Il est d'origine chilienne, né à Santiago, un 2e musicien, bassiste et contrebassiste, Maxime Delparte né en 1976 à Johannesburg et enfin Olivier Bayer, batteur et percussionniste hors pair. Bien que jeunes, les musiciens aiment à flirter avec de vieilles chansons un peu oubliées, des standards de musique gospel, rock, reggae, jazz, latino...Aussi, c'est en cohabitant que tous ces genres-là ont réussi à nous faire plonger dans un univers aux relents exotiques et à nous faire voyager dans des contrées lointaines au rythme de ce vaste panorama de mélodies. «On est jeunes, mais ce qu'on écoute, ce qui est étrange, c'est beaucoup de musiques anciennes, c'est-à-dire des vieilles chansons très belles. Ce qu'on veut, c'est continuer à les faire vivre. On ne les joue pas pareil, on les refait à notre manière». Le groupe entamera son récital par du pur jazz conventionnel. What a wonderful world, Summer time et un autre morceau tout aussi captivant de Franck Sinatra... Des ballades réinterprétées à leur façon et selon le feeling de chacun. Une première partie qui se voulait tendre, tranquille et languissante. Les titres s'enchaînaient au fur et à mesure que le tempo s'accélérait. Le be-bop est là frémissant, remuant pour faire battre la mesure... A l'unisson le groupe, par sa fraîcheur et la vitalité de son jeu, exhale de ses morceaux un parfum tropical rompu aux sonorités acoustiques et pétillantes. Gainsbourg est présent avec la Javanaise réactualisée une nouvelle fois, en version jazzy après celle en «arabesque» de Jane Birkin. La seconde partie est un hommage aux musiques de l'Amérique latine notamment brésiliennes. Et c'est parti notamment, avec Mach Kenda, May a Delcarnaval, Filicitadji ou encore Besame mucho. Le son cristallin de la guitare fait écho aux notes graves de la basse. La chanteuse, tantôt seule tantôt accompagnée de Jean-Paul à la voix remarquable, donne du bonheur à voir et à écouter. English man in New York, de Sting et Come toguether, des Beatles sont repris et réarrangés à la cadence reggae. Une découverte originale Think d'Aretha Franklin chantée par Alexandra fait sensation auprès du public. De Cuba à la Jamaïque en passant par l'Italie notamment, Samena Quartet nous a offerts un panel de musiques très variées, basées en outre, sur l'improvisation. Bercé puis envoûté, le public l'a été assurément. Il s'est régalé!