C'est grâce à lui que l'Afrique du Sud a eu l'organisation du Mondial Le premier président noir de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela, symbole de la lutte contre l'apartheid, n'est finalement pas apparu à la cérémonie, et ce, suite au décès de son arrière-petite-fille Zenani (13 ans) victime d'un accident de voiture, dans la nuit de jeudi à vendredi. En annonçant auparavant sa présence pour une quinzaine de minutes seulement à la cérémonie d'ouverture de ce Mondial, le symbole Mondial de la liberté et du pardon, Nelson Mandela, voulait partager ce moment historique du premier mondial en terre africaine avec toute l'humanité. Mais, le décès de l'arrière-petite-fille de Nelson Mandela, qui a été tuée dans un accident de la route tôt vendredi après le concert donné pour le lancement de ce Mondial de football justement, n'a donc pas permis cette communion et cette osmose entre Mandela et l'humanité de se concrétiser dans ce stade de Soccer City à Johannesburg. N'empêche que l'hommage mondial à Mandela a bel et bien eu lieu. Et voilà que le président sud-africain, Jacob Zuma, résume très bien ce bel hommage en déclarant: «La Nation est en deuil en ce jour qui marque l'aboutissement de votre rêve avec l'ouverture de la première Coupe du monde sur le sol africain». Oui, si l'Afrique du sud a eu le privilège d'organiser ce Mondial sur ces terres qui ont souffert de l'apartheid, c'est en grande partie grâce à Nelson Mandela. «C'est grâce à ses efforts infatigables en faveur de la réconciliation et de la construction d'une nation arc-en-ciel que le monde a accordé l'honneur à l'Afrique du Sud d'accueillir cette compétition», a fait remarquer le président Jacob Zuma. Le responsable du comité local d'organisation (LOC) du Mondial, M.Irvin Khoza, raconte d'ailleurs que «le représentant régional de la Fifa, Jack Warner, nous avait dit très clairement que si nous voulions son vote, il fallait que Mandela vienne aux Caraïbes». Et c'est ce qu'a bel et bien fait «Madiba», comme le surnomment les Sud-Africains. «Fêtons l'humanisme africain avec le plus charismatique, le plus grand des humanistes vivants, Nelson Mandela», lançait encore la semaine dernière Sepp Blatter en guise d'invitation au président Mandela pour assister à la cérémonie d'ouverture de ce mondial: «Son Mondial». Le Mondial de ce héros de la liberté adulé dans le monde entier qui a saisi l'importance du sport pour promouvoir la réconciliation dans son pays. Lui qui a écrit après cette marque de confiance de la communauté internationale, dans un message lu par le président Zuma lors du congrès de la Fifa: «La Coupe du monde 2010 est plus qu'un simple jeu: elle symbolise le pouvoir du football de rassembler les gens quels que soient leur langue, leur couleur de peau, leur couleur politique ou leur religion. Nous réaffirmons notre refus de la discrimination, et notre volonté de lutter contre la pauvreté dans nos sociétés». Après la Coupe d'Afrique des nations 1996, Nelson Mandela obtient le Mondial 2010 pour son pays. Entre l'Algérie, l'Afrique du sud de Mandela et «Madiba» lui même, c'est le symbole de la lutte armée qui restera gravé à jamais dans la mémoire des deux peuples. C'est pourquoi, février dernier, le responsable du «Ke Nako Rood Show» (comité de coordination FIFA de la Coupe du monde, a naturellement commencé sa première escale de la famille qualifiée au Mondial 2010 par l'Algérie: «Le comité a décidé de commencer par l'Algérie parce que nos liens sont aussi forts aujourd'hui parce qu'ils s'étendent au Nepad et à l'UA», a déclaré le président du «Ke Nako Rood Show» La flamme de l'amitié qui a été allumée par Myrem Makeban, symbole parfait de l'Afrique du sud multiraciale et «citoyenne du monde» qui a proclamé lors du Panaf 1969 à Alger dans sa chanson: Ana Horra fi el Djazaïr continue à brûler pour l'éternité. Et si le président Jacob Zuma vient juste d'effectuer une visite officielle en Algérie, il y a quelques jours avant d'inviter le président Abdelaziz Bouteflika à assister à l'ouverture de ce Mondial 2010 ce n'est qu'une des innombrables preuves de cette amitié indéfectible entre l'Algérie et l'Afrique du sud. En tenant à suivre ce mondial 2010 et en voyant un autre Prix Nobel de la Paix sud-africain, l'ancien archevêque anglican du Cap Desmond Tutu, danser en tribune à 78 ans, un maillot des Bafana Bafana (l'équipe d'Afrique du Sud) passé par-dessus le pull et un bonnet or et vert enfoncé jusqu'aux oreilles, on s'est dit que l'Afrique du Sud a bel et bien gagné son pari et a donc bien le droit de fêter ce Mondial un mois durant sur ces terres où la légende vivante antiapartheid Nelson Mandela est mondialement honorée.