Le premier tour du Mondial 2010 s'achève. France et Italie, les finalistes 2006, s'en vont, l'Afrique souffre avec un seul représentant en 8es de finale. Les «Amériques», du Nord, centrale ou du Sud, rayonnent: Uruguay, Mexique, Paraguay, Etats-Unis, Argentine et Brésil ont déjà leur billet pour les 8es de finale. La joie du continent américain contraste avec celle de l'Afrique qui organise, pour la première fois, une Coupe du Monde. Quatre équipes - Afrique du Sud, Nigeria, Algérie, Cameroun - sont déjà éliminées. La Côte d'Ivoire a abattu sa dernière carte hier après-midi. Seul le Ghana a franchi l'écueil du premier tour. Il n'y a donc pas eu de miracle pour le pays hôte. En dépit des progrès des Bafana Bafana sous la baguette du sélectionneur brésilien, Carlos Alberto Parreira, l'Afrique du Sud, 83e mondiale, est devenue le premier pays organisateur éliminé au premier tour. Mais c'est la France qui recueille la palme de la honte, sur et en dehors du terrain. Les stars des Bleus, qui jouent dans les plus grands clubs du monde, ont été incapables de gagner un seul match et sont devenus la risée du monde entier quand ils ont décidé d'une grève de l'entraînement, le 20 juin, par solidarité avec Nicolas Anelka, exclu pour avoir insulté son entraîneur. La France avait perdu la finale 2006 contre l'Italie, qui sort aussi par la petite porte, elle aussi sans une victoire. Pour ces deux nations, le retour au pays sera difficile. En France, le fiasco est même devenu une affaire d'Etat qui a fait intervenir le président Nicolas Sarkozy. En dehors des terrains, le premier tour ne s'est pas déroulé sans accroc, même si aucun accident dramatique n'a terni le début de la compétition, dans un pays où l'on dénombre 50 meurtres par jour. Le coup d'envoi de la fête a cependant été marqué par un drame, le décès de Zenani Mandela, arrière-petite-fille de Nelson Mandela, dans un accident de voiture. La grande figure de la lutte contre l'apartheid, 92 ans, a dû renoncer à se rendre le lendemain à la cérémonie d'ouverture. Des affrontements entre la police et les stadiers en grève sur plusieurs sites ont un peu brouillé l'image du Mondial. Les points noirs attendus dans la bonne marche du tournoi sont bien là. Des lignes de bus et de train ont été mises en place entre les neuf villes hôtes, spécialement pour les jours de matchs, mais les opérateurs ont été sélectionnés tardivement, et leurs agents sont peu formés. L'exaspération des supporters étrangers est souvent palpable. Jusqu'à présent, la police sud-africaine a bien géré les risques de hooliganisme. Elle passera un test crucial dans ce domaine avec le choc Allemagne-Angleterre en 8es de finale, dimanche à Bloemfontein. Les vuvuzelas ont, comme prévu, irrité et agacé. Radios et télés étrangères ont demandé leur interdiction et de nombreux fans européens se plaignent d'une ambiance où les chants et les pics de tension sont écrasés. Les températures de l'hiver austral - parfois négatives les soirs de match - ont également refroidi l'ambiance autour des stades, loin de la fièvre des «fan-fests» au coeur de l'été allemand en 2006.
