Les structures existantes datent de l'époque où la production ne dépassait pas les 20 millions de quintaux par an. Un bonne récolte, meilleure que celle de la saison 2008/2009 est prévue pour 2010/2011. Cependant, y aura-t-il assez d' aires de stockage pour ces quantités attendues? Dans le cas contraire, la mini-crise de l'année écoulée risque de se répéter. Selon toute vraisemblance, les aires dégagées suite à l'opération de déstockage de 11.000 tonnes d'orge destinées à l'exportation seront utilisées pour accueillir les récoltes de la campagne prochaine. Certes, cela atténuera un tant soit peu la crise, mais demeure toujours insuffisant. En outre, pour la réussite de cette campagne, plusieurs moyens, notamment l'ouverture de 536 points pour le stockage de céréales à travers le pays, seront mobilisés, a affirmé le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. Cette annonce a été faite à partir de Tiaret à l'occasion du lancement officiel de la campagne moisson-battage de la saison agricole 2009/2010. Toutefois, l'insuffisance des moyens de stockage, exacerbée par la vétusté d'une bonne partie des infrastructures existantes, constitue depuis longtemps le talon d'Achille de l'Oaic qui peine à stocker dans de bonnes conditions les produits des récoltes, notamment quand elles sont exceptionnellement bonnes, comme en 2009, 61 millions de quintaux, et certainement cette année avec plus de 60 millions de quintaux. En résultent d'importantes déperditions de marchandises, détérioration par décomposition, attaques de rongeurs, etc. Ainsi, les meuniers, les propriétaires de semouleries privées et autres unités de transformation ont été presque contraints d'ouvrir leurs silos au stock dormant dans les différentes coopératives. Rappelons, que durant l'année dernière un stock de l'ordre de 6 millions de quintaux de blé dur n'a pas trouvé preneur, une situation ayant engendré une crise. Ceci dit, le ministère de l'Agriculture, par le biais de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) tentera d'agir en conséquence pour améliorer ses capacités de stockage et augmenter le nombre de silos. Il faut préciser que depuis plus de 25 ans, l'Algérie n'a pas investi dans les structures de stockage. Les cellules existantes datent de l'époque où la production ne dépassait pas en moyenne les 20 millions de quintaux par an. Et ce n'est que dernièrement que ce volet commence à être sérieusement pris en main, notamment durant la campagne moisson-battage 2008/2009 et la très bonne récolte enregistrée, à savoir 62 millions de quintaux. C'est ainsi que l'Oaic a introduit une demande de financement d'un programme en vue d'accroître ses capacités de stockage. A la mi-mars dernier, le dossier est passé en Conseil des participations de l'Etat (CPE). Après cela, le Premier ministre a donné son feu vert. Suite à quoi, une feuille de route a été tracée et une convention a été signée avec la Badr pour le financement de ces investissements. Il faut rappeler, dans ce sens, qu'une enveloppe de 33 milliards de dinars a été dégagée pour accroître les capacités de stockage de un million de tonnes. Si le projet d'investissement avalisé pour le CPE est estimé à 32,5 milliards de dinars, il n'en reste pas moins que la réalisation à temps des projets prévus n'est pas aussi certaine. Dans ce contexte, le ministre qui prévoit une bonne production, a déclaré que «ceci prouve que nous sommes à l'entame de l'autosuffisance». Il est utile de rappeler qu'après 43 ans d'absence du marché international de l'orge, l'Algérie en a exporté récemment 100.000 quintaux. D'autre part, il est relevé que la campagne de labours-semailles de la saison 2009-2010 a touché, à travers l'ensemble du territoire national, une superficie de 3,300 millions d'hectares.