Méconnaissable lundi, face au Japon (0-1), le Cameroun a manqué ses débuts au Mondial-2010, ce qui l'oblige à gagner le prochain match face au Danemark, une mission impossible si la défense et le capitaine Eto'o ne se ressaisissent pas vite. La pauvreté de la prestation, face à la sélection la plus faible d'un groupe qui comprend également les Pays-Bas, n'est pas rassurante pour les Camerounais pour qui une sortie, dès le premier tour, en Afrique du Sud serait un échec cinglant. Le plus inquiétant, dans une équipe où nul n'est parvenu à tirer son épingle du jeu, c'est que la star Samuel Eto'o été pratiquement invisible et que la défense, un secteur où toute faiblesse est rédhibitoire dans un Mondial, a craqué contre une équipe qui n'avait pas marqué un but depuis cinq matches. La défense fait «tilt»: certes, comme l'a souligné le sélectionneur Paul Le Guen, la défense n'a pas laissé beaucoup d'occasions aux attaquants nippons. Mais à ce niveau, les entraîneurs ne cessent de répéter que ce sont les détails qui font la différence, et la preuve en a été donnée de manière éclatante. Le Cameroun a cédé sur une seule mais grosse erreur de marquage: sur un centre de Matsui, Nkoulou et Mbia ont sauté dans le vide, laissant Honda, tout seul au 2e poteau, marquer tranquillement. Une erreur d'autant plus impardonnable que l'attaquant du CSKA Moscou était catalogué comme le danger n°1. Pour ne rien arranger, le gardien Souleymanou, souvent approximatif, ne dégage pas beaucoup de sérénité. Eto'o fait un «flop»: un tir, non cadré, et un beau slalom, là se résume le match de la plus grande star africaine. Une contribution on ne peut plus insuffisante pour celui qui sort d'une phénoménale saison avec l'Inter. Dans une position latérale en retrait, là où il est pourtant parfaitement à son aise avec le club milanais, l'attaquant n'est jamais parvenu à faire la différence. «J'assume ce choix (de le faire évoluer à ce poste)», a assuré Le Guen. Mais, faute d'avoir l'équivalent d'un Milito pour exploiter ses services - Webo et le jeune Choupo-Moting sont loin d'être de la trempe de l'Argentin -, peut-être faudrait-il que le triple vainqueur de la Ligue des Champions soit repositionné dans l'axe, là où il a longtemps fait merveille à Barcelone, et où il sentirait sans doute moins la fatigue d'une saison éprouvante.