Eto'o : « On n'a plus le choix » On ne va pas y aller par trente-six chemins, ce n'est pas le genre de la maison : la prestation des Lions Indomptables, lundi dernier à Bloemfontein contre le Japon (0-1), nous a franchement laissés sur notre faim, et c'est un doux euphémisme. S'il y a bien un adversaire qui paraissait nettement à la portée des champions d'Afrique 2000-2002, c'était bien celui-là. «Le joker est grillé», dixit Eto'o. Surtout, c'est la toute première fois, en six participations au grand festin Mondial, que le Cameroun sort de son premier match sans le moindre point. Les éditions 1982, 1994, 1998 et 2002 avaient débouché sur un nul, si nos souvenirs sont bons. Et 1990 s'était ouvert sur une victoire, inoubliable, contre l'Argentine de Maradona (1-0), championne du monde sortant. A Bloemfontein, au-delà du choix des hommes et du système, qui sont du domaine du sélectionneur Paul Le Guen, c'est plus la manière et le manque d'agressivité des Lions qui nous a surpris. On ne parlera même pas du manque de précision devant le but. Où étaient-ils, les morts de faim qu'on nous avait promis ? Certes, la jeune classe (Choupo-Moting, Matip, Assou Ekotto) effectuait ses premiers pas dans la compétition, à la différence de joueurs d'expérience tels que Samuel Eto'o ou Geremi. Certes, la chance, qui fait aussi partie du jeu, n'était pas avec eux, mais on attendait franchement mieux de ces Lions-là. A l'arrivée, comme lors de leur entrée en matière à la CAN angolaise, ils se sont inclinés, par la plus petite marge. En Angola, c'est le Gabon qui les avait surpris. ------------------------------------------------ Eto'o : « On n'a plus le choix » Malgré la défaite du Cameroun face au Japon (1-0), la star camerounaise croit toujours aux chances de qualification de son équipe. Samuel Eto'o, êtes-vous toujours aussi optimiste après ce premier revers contre le Japon (1-0, ndlr) ? Oui, la confiance reste. J'ai vu de très bonnes choses. On a pris un but qu'on pouvait éviter. En deuxième mi-temps, on a beaucoup poussé alors que les Japonais, eux, ne se sont procurés qu'une seule occasion. En deuxième mi-temps, on a été beaucoup mieux. Il ne faut pas qu'on oublie ça. Mais vous ne pouvez pas nier que le Cameroun n'est plus dans les meilleures conditions pour se qualifier pour les huitièmes de finale... Oui, c'est sûr. On a grillé un joker. Maintenant, il faudra aller chercher une victoire lors du prochain match (face au Danemark, le 19 juin, ndlr) pour remettre tout ça en place. De toute façon, on n'a plus le choix. Il faut revoir ce qui n'a pas marché. Il y a eu beaucoup de bonnes choses, même si après un résultat négatif, on n'est jamais heureux. Donc vous ambitionnez encore la qualification… Vous savez, tout est possible dans le football. C'est vrai que les Pays-Bas, sur le papier, c'est la meilleure équipe du groupe. Mais on veut vivre notre rêve jusqu'au bout. Il faut qu'on continue à travailler. Je crois que si on joue comme en deuxième période, on peut passer au deuxième tour. Ce lundi, on vous a vu évoluer très bas. Votre positionnement assez défensif vous satisfait-il ? Je me demande ce que vous voulez, vous les journalistes ? (Agacé) Pourquoi vous plaignez-vous ? Le plus important, c'est que je fais le boulot comme Paul Le Guen le souhaite. Ça ne me dérange pas de défendre tant que le groupe avance. Oui, je joue comme avec mon club, l'Inter Milan. Mais tout cela n'a pas beaucoup d'importance. Où que je sois placé sur le terrain, je donnerai le meilleur de moi-même pour aider mes coéquipiers. Et qu'en est-il de la brouille avec Roger Milla ? Lui avez-vous pardonné ? Attendez, la Coupe du monde a commencé, non ? Arrêtez de chercher la polémique là où il n'y en a pas…