En déplacement à l'usine pour s'enquérir de la situation, trois élus du FLN ont été interdits d'accès. C'est le black-out total dans le conflit de la Cogb/La Belle (ex-Encg) qui oppose les travailleurs à leur direction. Au dixième jour de grève, la saisine de la justice en référé par la direction de l'entreprise constitue le rebondissement dans cette affaire qui se singularise par la tendance vers le pourrissement, conséquence de l'entêtement des antagonistes. D'un côté, la direction exige la reprise du travail comme préalable à l'ouverture de toute négociation. De l'autre, les travailleurs réclament la satisfaction de leur plate-forme de revendications avant toute reprise de travail. Estée en justice par la direction de la Cogb/La Belle pour avoir introduit des personnes étrangères à l'intérieur de l'entreprise sans en informer la direction, le syndicat est sommé de se prononcer quant à l'arrêt du travail ou la poursuite de la grève afin de donner à la justice la latitude de se prononcer sur la qualité (la légalité) du mouvement. En somme, une attitude qualifiée de déloyale et rejetée par les travailleurs qui dénoncent «le référé introduit par la direction en lieu et place de l'inspection du travail, seule habilitée à se prononcer sur la qualité de la grève» et ce, conformément à la loi 90-02 portant gestion des conflits sociaux de travail dans son volet relatif à la prévention et la gestion de la grève. Désormais, le torchon brûle et rien ne va plus entre la direction de la Cogb/La Belle et les travailleurs d'une part. Les élus et autres instances de Béjaïa ne sont pas du reste en dehors de ce conflit. En déplacement pour s'enquérir de la situation qui y prévaut, trois élus du FLN (un sénateur, un député et un élu APW), ont été exclus de l'usine avec procès-verbal des huissiers de justice. La direction de l'entreprise s'enfonce davantage par ses réactions quant à la gestion dudit conflit poussant le bouchon à fond au lieu de se conformer aux lois sociales régissant le monde du travail. En effet, dans la gestion de ce conflit, la direction de l'entreprise a été très loin en rejetant le concours de trois élus, et pas des moindres fermant toute porte à la négociation et autres déclarations à la presse «Je suis tenu par l'obligation de réserve exigée par mon patron pour faire toute déclaration par rapport à ce conflit. La justice est saisie et nous allons agir en conséquence conformément aux lois de la République», a affirmé M.I.Mehenni à un représentant du personnel, membre du comité de participation, élu par les travailleurs, qui s'est démarqué officiellement de ladite grève dans le fond et dans la forme. Par ailleurs, le syndicat campe sur ses positions et se déclare, après consultation de la base syndicale, pour la poursuite de la grève par sa radicalisation en exigeant la nationalisation de l'entreprise et en mettant fin au partenariat avec La Belle.