Les travailleurs exigent la nationalisation de l'entreprise avec le retour au secteur public comme seul moyen de sauver l'emploi. Les travailleurs de la Cogb/La Belle ont dû, encore une fois, recourir au débrayage illimité après l'expiration du préavis de grève. Pour les contestataires, ce mouvement vise à dénoncer l'échec du partenariat mis en place par le département de Hamid Temmar qui était ministre de la Privatisation et de la Promotion de l'investissement. «Le manque de considération du partenaire social représenté par le conseil syndical et le comité de participation a été la goutte qui a fait déborder le vase», selon les représentants des travailleurs de l'ex-Encg. Par leur action, ces travailleurs tirent la sonnette d'alarme sur un processus qui n'a fait que «brader l'économie nationale avec toutes ses conséquences désastreuses.» Les relations de travail se détériorent d'année en année entre la direction et les travailleurs de l'ex-Encg, devenue Cogb/la Belle après avoir été cédée en partenariat avec le Groupe La Belle. Au deuxième jour de leur mouvement de grève les portes du dialogue et de la négociation restent encore fermées. La nationalisation de l'entreprise, la reconduction des mesures incitatives pour le départ en retraite ainsi que le versement des indemnité (PRC, PRI) avec effet rétroactif, et autre application des résultats de la dernière tripartite, sont les revendications phares des travailleurs de la Cogb/ La Belle «Nous demandons la sauvegarde des acquis sociaux et la concrétisation de nos revendications notamment celles qui concernent les primes de rendement collectif et individuel (PRC/PRI)» soutiennent des travailleurs contestataires qui espèrent également «mettre fin aux mises à pied et autres suspensions arbitraires, et exigent la permanisation des contractuels et à l'application des résultats de la dernière tripartite». En décembre dernier, la tripartite a décidé d'une augmentation du Snmg à 15.000 DA. «Notre entreprise, jadis fleuron de l'industrie agroalimentaire dans la filière des corps gras est devenue un hangar de production qui n'obéit à aucune loi ni autres conventions de branches ou d'entreprises» regrettent les représentants des travailleurs qui citent l'exemple de «la margarine fabriquée chez nous à Béjaïa mais qui porte un label de fabrication à Dar El Beïda, une façon de contourner le fisc et l'impôt local...» Pour rappel, les travailleurs ont dû recourir à plusieurs débrayages, ces deux dernières années, pour dénoncer «les dépassements par la direction de la Cogb-La Belle relatifs à la gestion technique du patrimoine, des relations de travail et des situations salariales». Par ailleurs, les travailleurs s'interrogent sur la nature des statuts de l'entreprise qui reste à leur avis très confus.