Youcef Merahi se dit optimiste quant au rythme d'évolution de la langue amazighe. La langue amazighe a pu renforcer sa position dans la société algérienne grâce à sa contribution à la relance du patrimoine culturel national écrit, a affirmé, mardi à Sidi Bel Abbès le secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité (HCA), M.Youcef Merahi. Ce dernier a souligné, au cours des travaux de la deuxième et dernière journée des 2es Journées d'étude sur «L'évolution de la langue amazighe et de sa littérature en Algérie depuis l'indépendance», que faire de tamazight une langue d'expression du patrimoine culturel algérien et de la littérature amazighe «peut susciter l'engouement pour apprendre et connaître sa dimension nationale». L'intervenant a également estimé que faire sortir tamazight du caractère oral à l'écrit est une «condition sine qua non pour le développement de cette langue». Et d'ajouter: «Nous espérons qu'elle aura un rôle dans l'expression de la mémoire populaire algérienne et la préparation des générations pour apprendre et reconnaître la littérature amazighe qui renferme beaucoup de créativité et une richesse culturelle nationale». M.Merahi a exprimé son optimisme quant au rythme d'évolution de la langue amazighe, d'année en année, à la lumière de l'ouverture de classes scolaires et l'enseignement supérieur de la langue et de la littérature amazighes ainsi que la mobilisation de supports de communication qui ont contribué, de manière significative, à la réalisation des objectifs pour sa vulgarisation, a-t-il déclaré. Le secrétaire général du HCA a, en outre, mis en valeur les dernières initiatives d'un certain nombre d'intellectuels algériens d'écrire des romans et des textes de pièces de théâtre et de poésie en langue amazighe, exprimant sa culture et son prolongement civilisationnel. Pour M.Abdellah Nouh, de l'université de Tizi Ouzou, le développement de la langue amazighe est tributaire des moyens techniques et de l'adhésion des intellectuels et des institutions officielles. Il a souligné, dans une communication intitulée «Vingt ans d'introduction de la langue amazighe dans le système d'enseignement supérieur: réalité et perspectives», que cette langue nécessite une politique claire pour promouvoir sa position en milieu social, éducatif et pédagogique en plus des initiatives scientifiques des chercheurs universitaires. M.Nouh a présenté une évaluation sur l'évolution de la vulgarisation de la langue amazighe à travers un modèle de l'université de Tizi Ouzou, qui a connu la sortie de plus de 400 titulaires d'un diplôme de licence dans les disciplines de la langue, de la littérature et de la culture amazighes depuis 1998. Le professeur Amal Bellouche de l'université de Grenoble (France) a traité des résultats d'une étude récente sur la préparation d'un nombre d'élèves de Béjaïa à apprendre tamazight à côté de l'arabe et du dialecte. A noter que cette rencontre, initiée par le Haut commissariat à l'amazighité, a vu la participation de plusieurs experts et universitaires de différentes universités du pays.