Il n'est pas rare que des citoyens s'opposent à l'installation d'ouvrages publics sur leurs terrains. Après une interruption qui a duré deux mois, les travaux d'alimentation en gaz de ville de Tizi N'tleta reprendront dans quelques jours. Les pouvoirs publics ont décidé de recourir à la force publique, après des retards jugés d'injustifiés et causés par l'opposition d'un groupe de citoyens. En effet, hier, l'entreprise réalisatrice a pu acheminer vers les chantiers, le matériel nécessaire. Les travaux de réalisation d'un poste de détente ont pu être lancés sans qu'aucun incident ne soit signalé. Il y a deux mois, une dizaine de propriétaires, provoquant une controverse au niveau de la commune du village Cheurfa, dans la commune de Tizi N'tleta, ont arrêté les travaux, ils contestaient, en fait, le tracé qui traversait leurs terres. Une autre expertise aurait été demandée pour déterminer la véracité de leurs dires. Ce réseau qui devait alimenter la daïra de Béni Douala, Béni Zmenzer, Cheurfa, Tizi N'tleta et Aït Abdelmoumen aura ainsi été retardé de deux mois. Par ailleurs, si les pouvoirs publics ont pu agir pour débloquer cette situation, il n'en demeure pas moins qu'elle n'est ni unique ni résiduelle. Les oppositions sont en train de retarder des dizaines de projets dans plusieurs communes. Le raccordement de Tigzirt au gaz de ville, est attendu depuis plusieurs années, sans lueur d'espoir de voir le jour. Pourtant, l'alimentation de cette ville du littoral n'a pas uniquement comme objectif de raccorder des maisons. Bien au contraire, il est évident que le développement économique de toute la région en dépend. Une opposition bloque ce projet vital pour tout le développement local basé sur le tourisme au niveau de la daïra de Makouda. Elle dure depuis des années et non des mois. Ce phénomène des oppositions est dramatiquement répandu dans toute la wilaya. Le manque d'instruments juridiques pouvant dénouer ces situations conflictuelles y a grandement contribué à son entretien. La nature privée du foncier local, qui demeure encore dans l'indivision, alimente ce phénomène certes, mais, il nuit encore plus que l'on croit. Cette caractéristique plus sociologique qu'individuelle cause des retards dans tous les secteurs d'activité économique. Plusieurs projets de réalisation de routes, d'alimentation en eau potable en sont victimes et, en conséquence, les populations elles-mêmes. Une rencontre de la presse avec la direction de distribution et de commercialisation a révélé un cas d'opposition d'une aberration invraisemblable. En effet, questionné sur les raisons des chutes de tensions récurrentes dans les communes du nord de la wilaya, qui durent depuis l'Indépendance, un responsable de Sonelgaz a levé le mystère. Une opposition d'un citoyen de la localité de Tala Athmane dure encore depuis 1984. Il refuse de voir un poste de distribution implanté sur ses terres. Ces situations interrogent aujourd'hui, tous les intervenants dans le développement de la wilaya. Les citoyens comme les pouvoirs publics devront se pencher sérieusement sur ce phénomène. En attendant, espérons que le nouveau plan d'occupation du sol et la réglementation du foncier local prennent en compte ce problème qui compromet l'avenir des générations futures.