Ce refus est justifié par la proximité des réseaux avec les habitations. Les citoyens du village Cheurfa de la commune de Tizi N'Tleta s'opposent au passage de la conduite de gaz de ville qui devrait alimenter les régions de Ouadhias, Béni Douala, Aït Abdel Moumen. Ces derniers justifient, cependant, leur refus du tracé par sa proximité avec la majeure partie des habitations de leur village. Il y a près d'un mois, les pouvoirs publics ont agi par arrêté, pour faire respecter la force publique mais, la détermination des villageois aura empêché les travaux jusqu'aujourd'hui. Ces derniers expliqueront cette défiance par leur volonté de protéger leurs habitations, mais aussi de profiter de ce raccordement. Les réseaux, bien que d'une utilité publique indéniable, représentent de sérieux dangers pour les riverains. Cependant, les oppositions ne se limitent pas uniquement au village de Cheurfa, qui somme toute, justifie son refus, mais, elles sont aussi nombreuses que récurrentes. Dans presque toutes les communes, des villages bloquent les travaux des projets de développement pour des causes souvent incompréhensibles. Des régions entières demeurent encore en marge de la dynamique de développement à cause des oppositions qui frappent les différents réseaux de raccordement. L'exemple de la région littorale de la wilaya est, à cet effet, édifiant. Tigzirt, qui a été une ville touristique d'excellence, pendant les années soixante, suffoque aujourd'hui en raison de son enclavement. Les commerces, indispensables pour le touriste, sans parler de l'activité industrielle, attendent encore le réseau de gaz de ville. Hélas, l'ancienne lom Niom risque d'attendre longtemps. La conduite qui devait l'alimenter à partir de Dellys, a été définitivement abandonnée. Le terrorisme empêche le déroulement des travaux au niveau du massif forestier de Mizrana. Sans se décourager, les pouvoirs publics ont décidé d'alimenter Tigzirt par Makouda, mais c'était compter sans les oppositions des villageois. Azeffoun, l'autre ville côtière, n'en souffre pas moins. Des familles s'opposent au tracé de la déviation de la RN12 qui allait contourner la ville de Azazga, pour relier le littoral. Enfin, les exemples du genre ne manquent pas. Ce qui fait défaut, cependant, c'est une volonté de trouver une solution durable à ce problème qui empêche fatalement le développement local de toute la wilaya. La participation de toutes les parties concernées, surtout les populations, aux différentes phases des projets, ne serait-elle pas plus appropriée et stabilisante que la force publique brandie à chaque fois.