Ils étaient parmi les 50 exposants spécialisés dans la volaille ayant pris part aux dernières «Journées techniques sur l'aviculture» à Béjaïa, dominées par la caille et le poulet dont raffolent les Algériens. Ils ont brillé par la beauté et la richesse de leur stand. Ils ont été félicités par les organisateurs et les responsables du secteur de la wilaya de Béjaïa. Eux, ce sont Irid Mouloud et Tahanout Ferhat, deux investisseurs de la nouvelle génération. Leur particularité réside dans le choix du produit et le recours à leurs fonds propres pour concrétiser leur projet. Un projet qui a consisté en la production de la caille, de l'oeuf jusqu'au consommateur. Aujourd'hui, 8000 unités sortent de leur bâtiment d'élevage de la caille sur les hauteurs de l'Akfadou. De l'élevage à la vente en passant par l'abattage, c'est impressionnant, L'établissement, auquel nous avons rendu visite récemment, fonctionne 24h/24 dans une hygiène parfaite et une organisation digne de celle des pays avancés. Cet établissement a eu l'insigne honneur d'être inauguré récemment par le wali de Béjaïa. Il a été conçu à 100% à base de moyens de production de la récupération et sur les fonds propres des deux investisseurs. Plus de vingt employés hommes et femmes y assurent les tâches quotidiennes dans une ambiance empreinte d'espoir. «Lors des 2es Journées techniques sur l'aviculture», le DSA de Bejaïa les a assurés de tout son soutien. «Vous faites un travail magnifique. Vous méritez tous nos encouragements», a-t-il commenté devant une assistance composée d'opérateurs de la filière avicole. Pleins d'ambition et riches d'idées, ils ont bien voulu nous parler de leur expérience. L'Expression: Votre présence aux dernières «Journées avicoles» a-t-elle été fort concluante? Mouloud Irid: Nous avons été invités par les organisateurs et nous n'avons pas hésité à répondre favorablement, sachant tous les enseignements que l'on peut tirer dans pareille manifestation. Cela nous a permis d'abord d'exposer nos produits, mais aussi de rentrer en contact avec d'autres opérateurs et partager nos expériences. Les communications qui ont été données nous ont été d'une bonne utilité. Nous en avons bien bénéficié. Il a été beaucoup question de l'aide de l'Etat lors des dernières «journées techniques» sur l'aviculture. Ce genre d'investissements nécessite des fonds importants. C'est pourquoi les éleveurs ont soulevé ce sujet. L'Etat a certes, mis les moyens, mais il n'est pas toujours facile d'y accéder en raison de la lourdeur bureaucratique. Nous voulons plus de souplesse dans nos démarches administratives et plus de considération pour développer notre métier. Il faut absolument que les diverses entraves, qui brisent notre élan, soient levées. Serait-ce la raison qui vous a poussés à recourir à vos fonds propres pour réaliser votre projet? Il est clair que si nous avions pu dépasser les entraves administratives et bureaucratiques, on aurait pu profiter des aides étatiques. Mais, face à la lourdeur qui caractérise ces démarches, nous avons vite compris qu'il faut agir seuls, et c'est là que nous avons fait travailler nos méninges avec, au bout, un investissement de près de 4 milliards de centimes. L'astuce était de démarrer avec des moyens de récupération qui sont toujours utilisables. Des moyens qui sont par la suite renouvelés peu à peu. Aujourd'hui, nous produisons 80 000 cailles par mois. Nous assurons une production sur toute la chaîne, soit de l'oeuf jusqu'au consommateur. Le choix de cette région montagneuse n'est pas fortuit, n'est-ce pas? C'est un choix bien réfléchi. D'abord, parce que c'est là que nous avons plus de moyens, notamment le foncier, puis nous nous sommes dit qu'Akfadou est réputée pour la qualité de l'environnement, de l'eau et pourquoi pas de ses produits avicoles. A partir de meilleurs ingrédients et dans un environnement sain, on ne peut que produire de la qualité. La caille royale se vend très bien sur le marché.