«Si demain la wilaya perd encore ce projet comme elle l'a fait avec la raffinerie et la cimenterie, c'est le développement local qui en prendra un coup». Début d'exploitation de la mine de zinc et de plomb d'Amizour avant la fin de l'année, une centrale électrique à Beni Ksila, atteindre 60% en matière de raccordement en gaz de ville et création de deux zones industrielles...tels étaient les principaux points abordés, jeudi dernier, par le directeur de l'énergie et des mines lors d'une rencontre avec la presse tenue au siège de la wilaya. D'emblée, le responsable a affirmé que toutes les propositions soumises par la commission mixte APW/administration ont été retenues par le gouvernement. Au cours de cette manifestation, troisième du genre, initiée par la cellule de communication, Akrour Belaïd s'est longuement étalé sur le secteur de l'énergie et des mines mettant en exergue les insuffisances et les perspectives de développement local. Aussi a-t-il été question de la mine de zinc et de plomb d'Amizour. Ce projet minier, qui a connu une polémique, notamment concernant son impact sur l'environnement, connaîtra un début d'exploitation avant la fin de l'année en cours. «Ce projet ne souffre d'aucun problème réglementaire», a déclaré l'invité de la rencontre précisant que «les études d'impact sur l'environnement qui sont finalisées seront largement médiatisées à partir de la rentrée sociale afin de lever tout équivoque en la matière». «Si demain, la wilaya perd encore ce projet comme elle l'a fait avec la raffinerie et la cimenterie, c'est le développement qui en prendra un coup» a-t-il averti avant de clore ce chapitre en lançant un appel aux citoyens pour faire preuve de vigilance: «C'est le cinquième gisement au niveau mondial qui sera sans aucun doute une locomotive dans la relance économique au niveau national.» Une grande polémique a eu lieu, il y a quelques années, au sujet de la raffinerie qui devait être installée à Béjaïa mais qui a fini par atterrir à Tiaret. Les élus et les autorités locales ne semblent pas remis de ce projet qui représente plus de 3000 emplois, pour ne citer que ce volet.Sur la question relative au changement probable de l'entreprise WMZ, le premier responsable de l'énergie et des mines de la wilaya a été clair: «L'entreprise a un titre minier pour l'exploration et l'exploitation du zinc et du plomb selon le cahier des charges, et les lois sur l'investissement sont claires, il y a des droits et des obligations. Quant à l'exploitation d'autres minerais en plus, l'entreprise peut en faire une demande dans ce sens, étant la détentrice du projet». Nous apprenons aussi, sur le même chapitre, la réexploitation de la mine historique de Bouamrane dont les travaux sont en phase finale d'exploration avant de passer à l'étape d'exploitation. Cependant, en matière de production minière, la wilaya de Béjaïa qui compte dix-neuf exploitations de substances minérales pour la production de matériaux de construction (agrégats et sable concassé, argile, gypse..) accuse un déficit de 50% en agrégats, 70% en sable concassé et 50% en enrochement. Si la production des agrégats a baissé durant l'année 2009 par rapport à 2008 c'est à cause de l'arrêt de plusieurs exploitations suite à l'opposition des citoyens. «Nous avons remarqué l'attitude qui a fait l'objet de manipulation des citoyens pour interdire l'activité d'une carrière légale et se taire sur d'autres en activité illicite», déclare M.Akrour sur le sujet. Sur le chapitre «énergie», la wilaya de Béjaïa aspire à atteindre un taux de 60% en matière de raccordement en gaz naturel et de 99.3% en matière d'électrification à travers la wilaya. En effet, dans le souci d'améliorer le taux de raccordement en gaz naturel, le programme quinquennal a alloué un budget de 889 milliards de centimes. Estimé actuellement à 28%, le taux de pénétration accuse un retard de près de 8% en matière de réalisation qui devait atteindre le taux de 36% à fin 2009 selon les prévisions tracées durant le premier quinquennal. Pour l'électrification, le conférencier a estimé le nombre de postes de transformation nécessaires pour éviter les chutes de tension et les coupures d'électricité à 50 postes qui butent malheureusement sur le problème du foncier. A cet effet, M.Akrour nous informe de l'inscription d'une grande centrale électrique (centrale à gaz), pour la production nationale, à Beni Ksila dont l'étude est au stade de l'enquête foncière. Par ailleurs, sur le volet relatif aux zones d'activités et industrielles, M.Akrour nous informe de l'inscription de deux grandes zones industrielles de 150 ha à Beni Mansour et de 170 ha à El Kseur en plus des projets de réhabilitation des zones existantes.