Eliminés en 8es de finale du Mondial 2010, les Etats-Unis sont partagés entre la satisfaction de s'installer parmi les bonnes nations de football et la frustration d'être en retrait par rapport à leur statut de finalistes de la Coupe des Confédérations. «On avait le sentiment qu'on a fait ce qu'il fallait pour continuer à nous tester au plus haut niveau, estime après la défaite face au Ghana (1-2 a.p.) Bob Bradley, le sélectionneur américain. Mais il a manqué quelque chose». Quoi? Un peu de précision dans les passes, un peu plus d'adresse devant le but (aucun des cinq buts US à la Coupe du Monde n'a été marqué par un attaquant!) et, surtout, beaucoup plus de concentration en début de match ou de prolongation, où les Etats-Unis ont pris les deux buts qui les éliminent (5e et 93e), alors qu'ils avaient plutôt bien manoeuvré les Ghanéens. Les Américains s'étaient déjà mis dans le rouge durant la phase de groupes, concédant l'ouverture du score aux Anglais (1-1) et devant remonter deux buts à la Slovénie (2-2). Mais la finition pose problème aussi. «Après l'égalisation, poursuit Barrieu, on contrôle le match, on rate une énorme occasion à dix minutes de la fin...(par Jozy Altidore)» Bref. «On a été un peu naïfs ce soir, on ne peut pas faire ça à ce niveau», dit Landon Donovan, le buteur (sur penalty), qui sait ce qu'est le haut niveau. Il a brillé cette saison à Everton, en Angleterre, et emmené les Etats-Unis en finale de Coupe des Confédérations l'an dernier, se payant le scalp de l'invincible Espagne en demies (2-0). Le match référence du soccer. Tout n'est pas à jeter dans le parcours des Américains en Afrique du Sud. Ils ont terminé premiers d'un groupe où il y avait l'Angleterre, et ils ont vécu des moments de légende en se qualifiant dans le temps additionnel contre l'Algérie (1-0, but de Donovan). Ils ont aussi affiché une santé exemplaire, finissant leurs matchs pied au plancher, dividendes d'une préparation bien menée. «On n'a pas perdu physiquement», note Barrieu. Ils jouent intelligemment, exploitant leurs atouts (Donovan, les contre-attaques rapides, la cohésion collective) au maximum, et commencent à intégrer le gotha. Ils ont disputé toutes les Coupes du Monde depuis 1990, ont été quarts de finalistes en 2002 et 8es de finaliste en 2010. «On sait que les Etats-Unis doivent se battre pour gagner du respect, conclut Bradley. On a fait une bonne Coupe des Confédérations l'an passé, là on sort des groupes. Tout ce qu'on peut faire, c'est une autocritique et continuer de travailler.»