Malgré une baisse des prix sur le marché mondial, les consommateurs sont loin de bénéficier de cette aubaine. L'Algérie bénéficie de la baisse des prix des produits importés. Pour preuve, la balance commerciale a enregistré un excédent de 6,04 milliards de dollars durant les cinq premiers mois de 2010, contre un déficit de 572 millions de dollars, la même période en 2009. Les exportations ont atteint 22,32 milliards de dollars, contre 16,64 milliards de dollars, soit une hausse de 34,10%. Les importations se sont établies à 16,28 milliards de dollars contre 17,22 milliards de dollars au cours de la même période en 2009, soit une baisse de 5,43%. L'indice des prix à l'importation de marchandises a reculé de 4,4% au 1er trimestre 2010 par rapport à la même période 2009, et baissé de 9,9% comparativement au 4e trimestre 2009. L'Office national des statistiques indique que cette baisse est la plus importante après celle enregistrée en 2002, sachant que cette tendance baissière des prix à l'importation a été enclenchée dès le 1er trimestre 2009. Les prix à l'importation ont entamé une tendance haussière depuis 2003 pour atteindre un taux de 14,6% en 2008. En 2009, les prix ont connu une baisse de 2,2%. La baisse des prix n'a pas été générale, et concerne essentiellement les groupes demi-produits, biens de consommation, alimentation, boissons et tabacs et matières premières. Des augmentations de prix importantes ont été enregistrées pour les produits bruts, les équipements agricoles et les équipements industriels. La baisse des prix des produits importés a été plus accentuée pour les mois de janvier et mars par rapport aux mêmes mois du 1er trimestre 2009. Une légère augmentation a été relevée en février 2010. L'ONS précise que les importations de marchandises ont enregistré une baisse de 2,8% pour les trois premiers mois de 2010 en totalisant 707,7 milliards de DA contre 727,9 milliards de DA à la même période de l'année dernière. Par groupe de produits, les baisses concernent l'alimentation, les boissons et le tabac tout comme les équipements industriels. Ces deux groupes ont représenté environ 57,5% de la valeur globale des importations au 1er trimestre 2010. D'autres groupes ont affiché des augmentations comme les équipements agricoles et les matières premières qui ne représentent que 5,7% de la valeur globale des importations de marchandise. L'Union européenne reste le premier partenaire de l'Algérie avec 53,8% de la valeur globale des importations algériennes évaluées à 380,9 milliards de DA au 1er trimestre 2010, en baisse de 5% par rapport à la même période en 2009. L'Asie reste le premier concurrent de l'UE. Pour la première fois depuis une dizaine d'années, la part des importations en provenance d'Asie a connu un léger recul au 1er trimestre 2010 en passant de 22,5% à 20,1%, même si la région de l'Asie reste toujours le deuxième fournisseur de l'Algérie. Les importations algériennes auprès de ce continent n'avaient pas cessé d'augmenter pour passer de 7,9% en 2002 à 22,3% en 2009. L'UE et l'Asie sont suivies par les autres pays de l'Europe (7,9%), l'Amérique latine (6,9%), l'Amérique du Nord (5,5%), les pays arabes (2,5%), les pays du Maghreb (1,2%), l'Afrique (1,5%) et 0,7% pour le reste du monde. La baisse des prix a fait que les importations des produits alimentaires de l'Algérie a enregistré une baisse de plus de 36% au mois de mai 2010 en s'établissant à 364 millions de dollars, contre 569 millions de dollars le même mois, en 2009. Quatre produits ont connu d'importantes baisses. Il s'agit des céréales, semoule et farine, du sucre et sucreries, café et thé et des viandes. Ainsi, la facture d'importation des céréales, semoule et farine a connu la plus importante chute, soit 66,97% à 91,49 millions de dollars en mai dernier contre 277,02 millions le même mois de 2009. Le sucre et les sucreries ont également baissé de 34,81% pour totaliser 22,23 millions de dollars contre 34,10 millions de dollars en mai 2009. La seule inconnue est de savoir si cette baisse sera répercutée sur le prix de détail. C'est en tout cas le sens d'une loi préparée par le ministère du Commerce et qui sera prochainement présentée au Parlement.