Une journée de formation a été organisée pour les agents de la Badr pour lancer la première opération de souscription. Un regroupement de quelque 40 cadres de la Banque algérienne de développement rural (Badr), représentant 36 wilayas, ont pris part, hier à Alger, à une session de formation et d'information initiée à leur intention par le Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (Fsie). Organisée au niveau de l'Institut national de la formation et de l'enseignement professionnels à El Biar, cette journée de partenariat entre les deux structures financières s'est articulée autour du lancement pratique des opérations de collecte des souscriptions individuelles et volontaires des employés de la Badr. Ce bassin de travailleurs, fort de 7000 souscripteurs potentiels, est appelé à constituer les futurs actionnaires du Fsie. La journée organisée, hier, en présence du président du Fsie, Mohamed Tessa et du secrétaire général du syndicat d'entreprise de la Badr, concerne en fait la phase pratique de l'opération qui suit la phase d'épargne. Elle se fera au niveau local grâce aux participants à cette journée qui constituent les correspondants et les principaux animateurs des opérations de souscription lancées. Pour rappel, cette opération a été impulsée en février dernier suite à la signature d'une entente entre la Badr et le Fsie. Cette initiative devra «faciliter et encourager» les salariés à constituer une épargne substantielle pour améliorer leurs faibles revenus de retraite. L'adhésion à ce fonds constitue indéniablement une forme d'actionnariat populaire exceptionnel et inédit en Algérie, qui fait l'objet d'un programme dense de sensibilisation et d'information dans plusieurs wilayas. Ce programme est destiné au grand public comme il s'adresse particulièrement aux travailleurs des entreprises. La rencontre d'hier vient «réaffirmer le caractère exemplaire» des relations Fsie/Badr, un exemple significatif de partenariat qui pourrait être élargi aux institutions financières et autres entreprises. Pour rappel, d'autres rencontres ont été organisées, notamment avec les «géants de l'emploi» dont la cimenterie de Chlef, la boulonnerie, coutellerie et robinetterie (BCR) de Sétif, ArcelorMittal (Annaba), l'Entreprise nationale d'électricité (Enel) d'Azazga (w. Tizi Ouzou), avec aussi nombre d'autres entreprises. Faut-il aussi citer les grands secteurs de l'économie comme la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), l'Entreprise nationale de l'industrie de l'électroménager (Eniem) et les travailleurs du secteur des hydrocarbures. La participation à ce fonds est entièrement «hallal» car «il s'agit, assure-t-on, d'une participation à la production et aux bénéfices générés et non d'un placement entraînant la "ribba" rigoureusement prohibée par l'Islam». La création du Fsie est basée sur l'expérience du Fonds de solidarité du Québec (FTQ). Institué en 1983, il a permis la création de plus de 400.000 emplois et investit dans quelque 2000 entreprises. C'est lors d'une visite au Québec, en 1996, que le secrétaire général de l'Ugta de l'époque, feu Abdelhak Benhamouda, avait pris connaissance de ce fonds des travailleurs et qu'il a entrevu la possibilité de créer une institution similaire en Algérie. Les actions du fonds, dont la valeur est de 200 dinars l'unité, reviennent au souscripteur à 180 DA, la différence étant prise en charge par l'Etat.