Agissant sur la base de renseignement, les services de la police judiciaire exerçant au niveau de la wilaya de Batna ont réussi à démanteler un réseau de trafic de drogue activant entre Batna et Biskra. Cette opération s'est soldée par la saisie de pas moins de 15 kg de kif traité à Aïn Touta après d'intenses investigations. Les mis en cause, au nom-bre de quatre, âgés entre 22 et 30 ans ont été placés sous mandat de dépôt sur ordre du représentant du ministère public. Le trafic de drogue, même s'il a connu une timide baisse de 3% selon les ser-vices de la Gendarmerie nationale au niveau des wilayas de l'Est, le nombre d'affaires traitées, par ces mêmes services demeure important. C'est ainsi que 396 affaires ont été traitées au cours des cinq premiers mois de l'année en cours, avec l'arrestation de 652 personnes et la saisie de pas moins de 319 kg de kif traité en plus de 137 g de cocaïne à Sétif pour la première fois et 5555 psychotropes et du Rivotril. Le phénomène est aujourd'hui perçu comme un véritable drame social par les services de sécurité, mais aussi par la Fédération nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie qui vient de clôturer une rencon-tre sur ce fléau, tenue au Centre culturel Mohamed Laïd-Al-Khalifa de Constantine. La Fédération présidée par le Dr A. Benarab a, dans le cadre de la lutte contre la drogue, présenté au cours de cette rencontre, quatre propositions à même de diminuer de l'importance du phénomène, à l'intention des institutions officielles de l'Etat. L'une des propositions, adressée directement au ministère de l'Education nationale, appelle à inclure des cours de sensibilisation sur le fléau dans les programmes scolaires et de renforcer les cours d'éducation civique. La seconde proposition s'adresse au ministère de l'Enseignement supérieur, invité à mettre les moyens en vue de former des médecins dans le domaine de la toxicomanie, dont le taux est de plus en plus inquiétant. Le secteur de la santé est également sollicité par la Fédération, afin de redoubler d'efforts en mettant au-devant de la scène «la priorité de la santé publique» et en permettant la mise en service de centres pour le traitement des toxicomanes, sachant dans ce contexte que deux établissements seulement existent au niveau de tout le territoire national: l'un à Oran et l'autre à Blida. Enfin, la Fédération de la lutte contre la drogue et la toxicomanie souhaite également l'intervention du ministère de la Solidarité nationale, appelé à accélérer l'intégration des jeunes dans des dispositifs de préemploi. Le chômage étant l'un des facteurs principaux, favorisant la hausse de la consommation de drogue.