Mohand Said Akli a eu beaucoup de mal à contenir ses larmes en ce grand jour. La Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a vécu, hier, des moments de grande émotion à l'occasion de la sortie du livre Si Mohand Saïd raconte amghar de Akli Mohand Oulhadj, ancien officier de l'ALN, fils du colonel Mohand Oulhadj. La présentation a eu lieu en présence de Mohamed Chérif Ould El Hocine, ancien officier de l'ALN dans la Wilaya IV historique, qui a préfacé le livre d'Akli Mohand Saïd, fils du colonel Mohand Oulhadj. Entouré de ses frères, l'auteur du livre et également moudjahid, comme son père, Mohand Saïd Akli, a eu beaucoup de mal à contenir ses larmes en ce grand jour, pour reprendre ses propres mots. En publiant ce livre, il a réalisé le rêve de son père qui n'a pas cessé de le lui demander avant sa mort. «C'est un grand jour de se rencontrer aujourd'hui pour se remémorer le colonel Mohand Oulhadj. Quand vous lirez ce livre, il se pourrait qu'il y ait des erreurs car tout le monde en fait mais l'essentiel, c'est d'avoir réalisé le rêve de mon père qui tenait tant à ce que les générations de l'après-indépendance sachent les grands sacrifices consentis par leurs parents pour libérer notre pays de la terreur des Français», a déclaré Mohand Said Akli. Et d'ajouter: «Des familles entières sont tombées pour la libération de l'Algérie du joug colonial. Dans ce livre, je suis revenu sur les atrocités commises par les Français contre notre peuple. J'ai raconté le sacrifice du peuple algérien. Ce dernier a été le pilier de la Révolution. La France nous a fait beaucoup de mal: elle nous a torturés, nous a faits souffrir et mon père m'avait dit que les Algériens nés après 1962 doivent tout connaître à ce sujet.» L'officier de la wilaya IV, Mohamed Chérif Ould El Hocine, a, de son côté, affirmé: «C'est un honneur pour moi de préfacer un livre sur le colonel Mohand Oulhadj. Au maquis, Mohand Oulhadj était connu pour ses qualités nombreuses et son comportement exemplaire. J'ai eu la chance de le connaître après l'indépendance». L'orateur a regretté que l'Histoire de la guerre de libération nationale n'ait pas été écrite juste après l'indépendance mais a-t-il expliqué: «Nous avons des circonstances atténuantes.» Ould El Hocine revient sur la guerre en soulignant: «Notre peuple a beaucoup souffert. Nous étions des esclaves mais petit à petit, nous sommes arrivés au 1er-Novembre 1954. Nous avons combattu la troisième force mondiale.» Plusieurs autres moudjahidine se succèdent à la tribune pour évoquer la mémoire de Mohand Oulhadj. L'un d'eux, le moudjahid Chérif, souligne les larmes aux yeux: «Vos parents sont morts pour un seul drapeau.»