Sur les 1600 entreprises en bâtiment, seule une dizaine ont la qualification requise pour la prise en charge d'un programme de 50 logements. Sur 45.000 logements, tous segments confondus, inscrits à l'indicatif de la wilaya de Tizi Ouzou au titre du quinquennal en cours, la formule de l'habitat rural en détient près de la moitié, soit 22.000 unités qui s'ajoutent au programme du précédent quinquennal nanti de près de 25.000 logements, selon les statistiques de la direction du logement et des équipements publics (Dlep). La ventilation de ce programme par formules de logement, crédité d'une enveloppe globale d'environ 60 milliards de DA, fait ressortir une nette prépondérance de l'habitat rural avec 22.000 unités, contre 12.500 logements publics locatifs (LPL), 10.000 logements promotionnels aidés (LPA) et 500 logements d'astreinte, pour les différents secteurs de l'Etat, dont notamment l'éducation. Cette option pour l'habitat rural s'explique par l'engouement qu'elle suscite chez les postulants dans une région acquise traditionnellement à l‘auto-construction, comme l'atteste la forte demande enregistrée en la matière. Pour faire face à cette demande, des aides à l'autoconstruction, la wilaya a sollicité les instances centrales compétentes pour l'octroi d'une assiette foncière aux bénéficiaires de l'aide à l'autoconstruction pour l'érection de demeures en R+1, compte tenu de l'indivision caractérisant le domaine foncier privé de la région s'étalant sur plus de 90% de la superficie globale de la wilaya. Aussi, l'habitat rural se présente comme une alternative à la rareté du foncier public urbanisable, susceptible d'accueillir des programmes de logements collectifs (LPL et LPA), d'autant que plus du tiers des communes de la wilaya ne sont pas dotées de réserves foncières. Considérant que ce «plan de charges colossal appelle la mobilisation de moyens considérables de réalisation, nous projetons d'entreprendre une large consultation avec l'ensembles des intervenants dans l'acte de bâtir pour dégager, ensemble, une meilleure conduite à imprimer à nos chantiers de logements et autres équipements publics, dans le but de rattraper le temps perdu et de la mise à niveau de notre région», souligne le Dlep. Pour souligner l'inadéquation de ce volume d'investissement avec les moyens actuels de la wilaya, M.Banouh a relevé, à titre indicatif, que «sur les 1600 entreprises que compte le secteur du bâtiment, seule une dizaine ont la qualification requise pour la prise en charge d'un programme de 50 logements, le reste se compose de bricoles artisanales de catégorie 1.» En raison des prix élevés des matériaux de construction, les bâtisseurs de Tizi Ouzou, région où la pierre de concassage ne manque pas, s'approvisionnent en agrégats à Boussaâda, dans la wilaya de M'sila.