La situation conflictuelle qui mine le Front de libération nationale à Béjaïa n'est pas près de connaître son épilogue. Les conclusions de la réunion, qui s'est tenue récemment entre les membres du bureau de la mouhafadha de Béjaïa et la direction du parti, sont loin de cadrer avec les résultats escomptés, du moins pour les membres contestataires au sein de la structure locale du parti. Joint hier par téléphone, Saâdi Djerroud a confirmé que les 11 membres du bureau de la mouhafadha ont été reçus par Bradaï Madani, n°2 du parti en présence des deux superviseurs de la wilaya de Béjaïa et de M.Abdelaziz Djouhri. A l'ordre du jour figurait le point relatif à la situation conflictuelle qui perdure depuis des mois. Dix membres de la commission exécutive de la wilaya ont réitéré la revendication «du départ de l'actuelle responsable de la mouhafadha». À l'issue de la réunion, aucune décision n'a été prise dans le sens de la satisfaction de la revendication. C'est le statu quo. «Bradaï nous a avoué son impuissance à résoudre le problème posé», a indiqué, hier, un des contestataires de l'actuel responsable de la mouhafadha. «Il nous a répondu que la décision revient à Belgacem en sa qualité de secrétaire général du parti. C'est lui qui nomme et démet», a-t-il encore précisé. «Nous avons été très clairs sur ce sujet. Tant que c'est elle (Me Fourar) qui reste aux commandes de la mouhafadha, la situation n'évoluera pas», a-t-il estimé, allant jusqu'à avertir d'une possible «mouhafadha parallèle». Notre interlocuteur réaffirme, néanmoins, que «les 10 membres contestataires sont prêts à travailler avec les superviseurs ou à défaut, une commission pour la restructuration du parti au niveau de la wilaya de Béjaïa». «Tant que nous ne sommes pas reçus par Belkhadem, nous maintiendrons notre décision», ont-ils encore soutenu. Rendue statutairement obligatoire, la restructuration des différents démembrements de base du FLN à Béjaïa bute sur un conflit qui oppose l'actuelle responsable de la commission exécutive de la mouhafadha, Me Fourar, et les 10 autres membres qui la composent. Par deux fois, l'assemblée générale s'est initiée dans l'optique de tracer un programme d'action de restructuration des 52 kasmas que compte la circonscription de Béjaïa. D'un côté, Me Fourar qui fait valoir sa nomination officielle par le secrétaire général du parti et qui affirme agir dans le sens d'un renouvellement, conformément aux textes réglementaires du parti, de l'autre, les contestataires qui ne veulent pas travailler avec elle. En fait, chacun doute de l'autre quant aux velléités de restructuration sur mesure. Du coup, la situation stagne. Seule l'intervention du secrétaire général peut éviter le pire, soit un fonctionnement parallèle qui ne pourrait se traduire que par des conséquences négatives pour une formation politique qui reprend le poil de la bête dans la région.