Les onze membres de la commission exécutive de la mouhafadha du Front de libération nationale de Béjaïa, qui n'ont de cesse de mettre en avant leur légitimité pour la prise des commandes locales du parti, sont revenus, avant-hier, à la charge pour demander au secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, d'«intervenir en urgence afin de mettre un terme à la situation de stagnation et de recul» que vit le parti depuis presque deux ans. S'appuyant sur une pétition qui aurait été signée par les secrétaires de 43 kasmate et qui devrait parvenir, hier, dans le bureau du chef du parti, les membres de la commission exécutive de la mouhafadha, élus le 2 novembre 2006, rebondissent pour regretter «la gravité de la situation atteinte par le parti, localement». Une situation induite, selon les rédacteurs, par «la mauvaise gestion dont a fait preuve la coordination provisoire composée de 26 membres», installée, faut-il le rappeler, par le secrétaire général du parti en novembre 2007 à la suite des tergiversations qui ont marqué les onze membres quant à l'élection ou la désignation du mouhafadh. Les rédacteurs de la déclaration affirment que «plus d'un tiers de la composante de la coordination se sont retirés et sont entrés en conflit avec la partie restante ne comprenant pas plus de sept membres». Cette tension interne, ajoute le communiqué, «n'a pas manqué d'induire une perte de confiance de la base militante en ses dirigeants locaux qui ne représentent désormais que les personnes qui leur sont proches et qui s'adonnent à l'exclusion». Contactée, hier, par nous soins, la présidente de la coordination, Mme Fourar a qualifié la déclaration «d'anonyme» et contenant «des affirmations mensongères», tout en affirmant que «la commission en question a été dissoute», et que «les rédacteurs de la déclaration ont tenu des propos diffamatoires», allusion, notamment à l'affirmation selon laquelle «c'étaient eux, les onze qui avaient organisé l'université du FLN à Béjaïa et élu deux sénateurs du parti». Interrogée sur l'avancement de l'opération de restructuration, la responsable actuelle du FLN à Béjaïa avance le chiffre de 21 kasmates installées et avoue toutefois avoir rencontré «des dissidences», qu'elle mis sur le compte de «la complicité des onze». «J'ai orienté la restructuration vers la jeunesse et la femme», dit-elle. Se faisant plus précise, elle soutient qu'elle «regarde plutôt vers l'avenir que vers le passé» et «se place au-dessus des différends entre personnes». La guerre que se livrent les deux parties en conflit depuis un peu plus d'une année, n'est apparemment pas prèsde connaître son épilogue. Les onze font prévaloir la légitimité des urnes et la coordination celle d'une instruction de son installation émanant du secrétaire général et mettant fin, par voie de conséquence, à la commission adverse. L'arbitrage du secrétaire général du parti peut mettre fin à ce conflit qui s'éternise. Un arbitrage qui risque fort d'être en faveur de la coordination qu'il a mise en place au risque de se désavouer. L'unique salut du FLN à Béjaïa réside dans une opération de restructuration que seule la jeunesse peut mener à bien. Elle qui reste loin des considérations «passéistes et revanchardes».