Les émeutiers qui ont brûlé l'emblème national et brandi le drapeau français à Annaba ont été condamnés à des peines de 2 à 8 années de prison. Le tribunal correctionnel d'El Hadjar, près de Annaba, a rendu son verdict, mardi soir, dans l'affaire des émeutiers qui ont défilé en déployant le drapeau français. Les 18 condamnés ont écopé des sanctions maximales dans ce genre d'affaires. En effet, de lourdes peines allant de 2 à 8 ans de prison ont été prononcées. Les manifestants étaient jugés pour avoir brûlé l'emblème national et défilé en déployant le drapeau français. Ces derniers étaient également poursuivis pour avoir incendié l'annexe de l'APC et l'agence postale qu'ils avaient préalablement vidée de son contenu et tenté de faire de même pour le commissariat de police de Sidi Salem, une cité de plus de 50.000 habitants, dans la banlieue de la ville côtière. Le président du tribunal a retenu à leur encontre l'atteinte aux symboles de la République, troubles à l'ordre public, dégradation de biens publics et privés et outrage aux représentants de la loi. Les émeutiers ont été interpellés le 22 juin lors des émeutes du bidonville de Sidi Salem, dans la commune d'El Bouni. Ils avaient déclenché des émeutes qui ont duré plusieurs jours. Ces derniers ne se sont pas arrêtés là, et ont brûlé l'emblème national avant de défiler avec le drapeau français à la main devant les éléments de la brigade antiémeute dépêchés sur place selon les déclarations de Mohamed Ghazi, wali de Annaba, cité par le quotidien en ligne «ToutsurlAlgérie». Le wali a tenu une rencontre avec les représentants de la société civile de ce quartier à forte concentration de populations démunies, lors de laquelle il a exhibé des photos des scènes de troubles, selon la même source. Ces dernières montrent clairement les manifestants en train de commettre les actes qui leur ont été reprochés. Les émeutiers ont également tout saccagé sur leur passage en criant des slogans hostiles au pouvoir avant d'incendier le siège de l'annexe communale récemment inaugurée ainsi que l'agence postale après les avoir mises à sac. Le retour au calme n'est intervenu qu'après l'arrestation de plusieurs dizaines d'émeutiers. Une partie d'entre eux composée de mineurs a été relâchée. Alors que 18 autres manifestants ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal d'El Hadjar. S'agissant des raisons de cet «incident», les représentants de la société civile ont mis en avant la misère et la promiscuité dans lesquelles vivent quotidiennement les habitants des bidonvilles de la SAS 2000 et 4000, hérités de la période coloniale.